551  à M. Halluin

Voyages de M. Lantiez à Arras et de M. Myionnet à Cherbourg. M. de Lauriston reprend confiance grâce à sa vie de prière.

Vaugirard, 6 juillet 1858

Cher Monsieur l'abbé et fils en N.S.,

Les préparatifs de notre adoration des Quarante Heures, qui commence aujourd'hui, m'ont empêché de vous répondre aussi vite que je l'aurais voulu et m'obligent à vous écrire, même aujourd'hui, un peu en hâte et moins tranquillement que je ne l'aurais souhaité. J'énonce du reste la chose essentielle sur laquelle j'avais, avant tout, à vous satisfaire, savoir que notre cher abbé Lantiez vous sera donné une semaine avant le 24, afin d'exhorter, comme vous le désirez, vos enfants. Je l'ai averti que vous alliez lui envoyer vos instructions au sujet de ce voyage.

M. Myionnet, assez bien rétabli, va être obligé comme je vous l'ai dit, de se rendre pour quelques jours à Cherbourg. Nous avons ici tant de choses ensemble qu'à peine pouvons-nous quitter quelques instants la maison. Je suis bien aise toutefois que notre f. Lantiez aille près de vous quelques jours; cela vous donnera un peu de repos et fera, je l'espère, quelque bien à vos enfants.

Nous allons à peu près bien, le f. Georges [de Lauriston] a souvent des découragements, mais le cœur le sauve, il se remonte et va. Quel dommage que son esprit faiblisse ainsi et se trouble si aisément; la grâce du Seigneur ne lui manquera pas toutefois. Il prie toujours avec ferveur, c'est le plus sûr moyen de n'être point délaissé.

Adieu, cher Monsieur l'abbé, vous ne serez point oublié vous, ni vos frères, ni vos enfants durant notre adoration. Puisse le Seigneur nous entendre et nous donner tout ce qui sera bien pour son service et pour sa gloire.

J'embrasse vous, cher Monsieur l'abbé, et nos frères bien affectueusement, et je suis avec un respectueux attachement

Votre ami et Père en J. et M.

Le Prevost