User de patience et de mesure. Aller au pas de Dieu.
S'aider entre frères travaillant à la même Oeuvre.
Vaugirard, 8 août 1858
Bien
cher enfant en N.S.,
J'ai reçu avec joie votre épître, et tous nos frères ont
été aussi bien satisfaits en apprenant que votre voyage était heureusement
accompli et que tout semblait indiquer que vous pourriez utilement seconder
notre bon p. Halluin. Nous avons grandement à cœur de voir son excellente œuvre
s'asseoir avec le temps dans des conditions de bon avenir, c'est là le vœu de
ce charitable frère tout particulièrement, et son cœur sera bien consolé si
vous contribuez à le réaliser. Ne prenez pas toutefois les choses avec trop
d'ardeur, vous savez qu'à Amiens notre pauvre f. Vince s'est tué en voulant
trop faire ensemble et en ne sachant pas mesurer son pas à la marche de Dieu
qui fait tout avec temps, patience et mesure. Laissez notre bon abbé Halluin
vous conduire, et surtout aussi comptez beaucoup plus sur Dieu que sur votre
activité.
Ne manquez pas de dire quelques mots d'affection à nos
ff. Thuillier et Brice de la part de toute notre petite communauté qui les
embrasse, ainsi que vous, bien tendrement dans les cœurs sacrés de J. et M.
Votre dévoué ami et Père
Le Prevost
P.S. Ecrivez-moi régulièrement, souvent dans les premiers
temps, sauf à ralentir quand vous serez bien à votre affaire; je vous
recommande encore d'être bien habituellement sous les yeux de Dieu et de
beaucoup prier. Votre petite lettre, écrite en hâte, avait plusieurs fautes
d'orthographe; veillez bien à cela, c'est dans le monde une note fâcheuse et
qu'on regarde comme l'indice d'une mauvaise ou insuffisante éducation.
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