Un prêtre pense à entrer dans l'Institut. Démarches pour
un neveu du frère Jean-Marie Tourniquet. M. Caille offre
un autel à la communauté de Vaugirard.
Vaugirard, 2
octobre [1858]
Saints Anges
Bien cher ami et fils en N.S.,
Notre bon abbé Lantiez a donné de bonnes nouvelles de
chez vous et nous a dit que vous et vos frères alliez bien sous les yeux de
Dieu; que ce divin Maître en soit béni et puisse-t-Il répandre sa douce paix
dans vos âmes. M. Lantiez me dit qu'un persévérant envoyé près de vous pourrait
vous aider; si vous y songiez définitivement, dites-le moi, afin que nous
examinions ce qui est possible. Le jeune serrurier qui pense à nous venir
est-il toujours dans les mêmes intentions?
M. l'abbé Legras m'est venu voir ces jours-ci pour
demander à faire la retraite avec nous, inclinant dit-il, à la pensée de se
présenter à la
Communauté. J'ai demandé quelques renseignements à
Versailles, mais je n'y ai point de connaissance dans le clergé, je n'ai donc
eu que des renseignements insignifiants. J'ai répondu à M. Legras qu'il
pourrait faire sa retraite avant ou après, mais sans doute pas en même temps
que nous, la place étant sur le point de nous manquer. Que pensez-vous de son
idée de s'associer à nous, je suppose que vous ne seriez pas d'avis que nous
l'acceptions; on m'a dit toutefois, dans une communauté à Versailles, qu'on
n'avait jamais rien entendu dire contre lui.
J'accepte avec plaisir l'offre que vous me faites de
votre ancien autel, il nous sera bien utile à N.D. de la Salette présentement; si
plus tard vous en aviez de nouveau besoin, il serait remis à votre disposition.
Je vous prie donc de nous l'envoyer; je pense qu'en le mettant bientôt à la
petite vitesse, il ne tarderait pas plus d'une quinzaine de jours à nous
arriver. On travaille au groupe qui sera bien, je l'espère; puisse la Ste Vierge
être ainsi honorée et le saint nom
de Dieu glorifié!
Pour le jeune Tourniquet, je n'ai pu, malgré des
recherches minutieuses, retrouver le prospectus que j'avais je crois, remis au
f. Jean-Marie [Tourniquet]; il vous prie de vous entendre avec son frère pour
cette affaire, l'enfant a le revenu suffisant pour payer sa petite pension et,
en tout cas, on pourrait prendre un peu sur le capital si le revenu ne
suffisait pas; je crois que, si vous menacez le tuteur de lui rendre son
pupille, il agira et se mettra en mesure de vous seconder. Je ne crois pas que
vous m'ayez demandé d'autres renseignements à ce sujet; si je me trompe, ayez
la bonté de me le dire, je répondrai sans retard.
Adieu, mon bien bon ami, embrassez pour moi
vos frères et assurez-les de ma tendre affection; encouragez-les beaucoup, ils
sont bons, mais ont besoin d'appui et d'un peu de vie de famille entre vous, je
prie le Seigneur de vous unir avec sa divine charité et de vous combler de ses
bénédictions.
Votre ami et Père en J. et M.
Le Prevost
P.S. Je pense que le f. Henry [Guillot] viendra à la
retraite.
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