575  à M. Vasseur

Pour la paix de l'âme, rechercher tout ce qui est pur, noble et bon. En communauté, l'harmonie de la vie de famille demande qu'on ne taquine pas ses frères.

Vaugirard, 2 octobre [1858]

SS. Anges

Bien cher enfant en N.S.,

Je bénis le Seigneur qui daigne vous assister et suppléer à tout ce qui peut vous manquer, comme à nous tous, pour travailler à son œuvre. Son appui ne vous fera point défaut si vous le lui demandez fidèlement, humblement et avec un sincère désir de le servir et de faire glorifier son nom. Hors cela, tout est vanité et ne peut donner la paix à nos âmes; mais là, cher enfant, c'est-à-dire dans la piété, dans le dévouement, dans la pratique de tout ce qui est pur, noble et bon, se trouve la paix et la consolation de nos âmes.

Continuez donc, cher enfant, à marcher sous les yeux du bon Maître en droiture de cœur, en simplicité d'esprit, en douceur, en vraie charité; vos œuvres alors seront bénies, pleines de mérites et abondantes en fruits. Nous prierons bien pour nos ff. d'Arras pendant la retraite où nous serons sans doute privés cette fois de les voir, notre p. Halluin toutefois s'échappera sans doute pour avoir au moins quelque partie de ces pieux exercices.

Je vous recommande instamment, cher enfant, de concourir de toutes vos forces à la paix et à la bonne harmonie entre tous les membres de votre petite famille; je vous demande surtout avec instance d'éviter à tout prix toute pique ou taquinerie avec le f. Firmin [Thuillier]; je dis à tout prix, parce qu'il peut vous en coûter parfois de ne rien répondre à une agacerie ou à un froissement d'amour-propre, mais la vertu est toujours un sacrifice et si nous ne savons pas nous immoler dans ces petites choses, comment nous montrerons-nous dans les grandes? Songez, cher enfant, qu'en vous envoyant à Arras, j'ai compté sur vous pour donner le bon exemple, répondez à ma confiance, répondez surtout aux vues de Dieu qui daigne vous donner l'occasion de faire un peu de bien; piété, charité, humilité, détachement, voilà votre règle; puisse le bon Maître l'insinuer doucement à l'intime de votre cœur.

Je vous embrasse tendrement en J. et M.

Votre ami et Père

Le Prevost

P.S. Veillez avec une tendre sollicitude sur Georges et Jean-Baptiste; ils sont bons, mais faibles et ne peuvent marcher sans un appui vigilant, patient et doux; soyez cet appui, Dieu vous bénira.

Je n'écris pas aujourd'hui au f. Cousin, embrassez-le pour moi, assurez-le que je veille à tout ce qui le touche et que je prie le Seigneur de diriger tout pour son bien.

Ecrivez au f. Ernest [Vasseur] qui vous a écrit deux fois; il va passablement.