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Jean-Léon Le Prevost
Lettres

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  • Lettres 501 - 600 (1857 - 1859)
    • 579  à M. Caille
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579  à M. Caille

Importance de la régularité dans les exercices de communauté. Un manque d'aptitudes aux œuvres chez un candidat à la vie religieuse. Que M. Caille veille à la vie de communauté. Prise en charge du neveu du frère Tourniquet.

 

Vaugirard, 6 octobre 1858

Mon bien bon ami et fils en N.S.,

J'apprends avec regret les dispositions de tristesse habituelle du f. Marcaire; M. Lantiez n'y a vu qu'une sorte de fatigue et malaise de santé joints au regret de n'avoir pas assez de régularité dans les exercices de communauté. Je pense que vous feriez bien peut-être de vous priver vous-même, pour cette fois, de venir à la clôture de la retraite et d'envoyer pour cette fin des exercices notre f. Marcaire; je tâcherais de sonder un peu à fond ce petit cœur et de voir ce qui pourrait le consoler. Si un repos un peu prolongé était nécessaire, peut-être y aurait-il moyen de vous envoyer à sa place pour quelques mois un de nos frères, M. Desouches, qui a plus de rondeur dans sa manière d'être et qui, avec une piété solide, sait mieux s'accommoder néanmoins aux nécessités des positions. Quoi qu'il en soit du parti que nous prendrons à ce sujet, je pense que, de votre côté, mon bon ami, vous devrez toujours tendre à mettre un peu de vie de communauté dans votre maison; à défaut de cela, tous vos sujets, malgré votre bonté et vos soins personnels pour eux, auront toujours, à la longue, un peu d'abattement et d'ennui, parce qu'ils manqueront de soutien et de cette effusion de pensées et de sentiments sans laquelle bien peu d'hommes savent se maintenir et marcher.

Je ne pense pas que nous ayons à compter sur M. Legras; il est revenu me voir et a goûté tout de suite les raisons qui nous ont fait décider que le Noviciat devrait toujours se faire à la Maison-Mère, et s'il s'y est rendu sans difficulté. Mais il avait pensé, je crois, que la Communauté pourvoirait à tous ses besoins et qu'il garderait intact son revenu propre; cette façon d'agir serait contraire à l'esprit de détachement et de pauvreté de notre petite famille et serait d'autant moins admissible qu'à son âge, avec sa faible santé, M. Legras serait bien peu utile à nos œuvres. Il ne pourrait, de son propre aveu, que dire sa messe, confesser et faire un peu de catéchisme aux plus jeunes enfants. Il lui est impossible de parler devant qui que ce soit, à cause d'une timidité nerveuse provenant des malaises de sa constitution débile. Je ne sais s'il viendra nous revoir, j'en doute un peu.

Le f. Jean-Marie [Tourniquet] pense que vous devriez vous entendre avec son frère au sujet de son jeune neveu; je crois, de mon côté, que vous devriez presser un peu vivement cet oncle et lui représenter que la situation de ce pauvre enfant exige quelques sacrifices et qu'il serait bien triste qu'il s'y refusât. Le f. Jean-Marie ajoute que si, nonobstant ces représentations, cet oncle ne voulait rien faire, il prendrait lui-même le parti de suppléer, sur un petit fonds qui lui reste, à l'insuffisance du revenu du jeune Tourniquet. Mais il ne faudrait recourir à ce moyen qu'à défaut de tout autre, les ressources du f. Jean-Marie étant fort modiques et ne pouvant aller loin. Il est aussi dans la disposition d'accompagner son neveu à Tain, si on décide que l'enfant y doit être envoyé; je crois qu'il vaudrait mieux, en effet, prendre ce moyen que de vous causer un dérangement assez prolongé et qui peut vous être ainsi épargné. Il faudrait songer aussi aux frais du voyage et en parler au tuteur.

Nos deux nouveaux frères semblent s'accoutumer à la maison. Nous allons d'ailleurs assez bien, j'espère que la retraite nous trouvera tous bien disposés. M. Halluin viendra pour la clôture.

Adieu, mon bien bon ami, je prie bien constamment et bien cordialement pour vous et pour vos chères œuvres d'Amiens; je vous embrasse tous les trois en J. et M..

Le Prevost

 

P.S. Je recevrai avec plaisir votre réponse pour les étoffes; merci pour l'envoi de l'autel.

 

 




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