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Jean-Léon Le Prevost
Lettres

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  • Lettres 501 - 600 (1857 - 1859)
    • 591  à M. Halluin
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591  à M. Halluin

Conditions nécessaires à toute entrée dans la Congrégation: pas de demi-volonté, ni de demi-dévouement, mais le don total et la disponibilité. Porter le souci des autres communautés. Equitable répartition des ressources financières entre toutes les communautés. Correspondances avec le Supérieur. Statistiques à établir.

Vaugirard, 21 janvier 1859

Cher Monsieur l'abbé et fils en N.S.,

Nous continuons chacun de notre côté, sous les yeux de Dieu, l'œuvre laborieuse de nos fondations; c'est une tâche rude sans doute, mais si pleine d'espérances qu'au jour le jour on reprend courage, regardant l'avenir et comptant sur le secours d'en haut qui ne manque jamais dans cette vie de sacrifice et de dévouement. Le passé aussi doit nous être une grande assurance, car combien de choses déjà faites que notre insuffisance n'eût pas accomplies et où la grâce du Seigneur a visiblement opéré avec nous et pour nous. Ayons donc bonne confiance, cher Monsieur l'abbé, toutes choses viendront à bien avec le temps, donnons seulement ce que le bon Maître nous demande, la patience et la soumission aux épreuves que nous envoie son adorable volonté.

J'apprends avec peine que vous ne réussissez pas du côté des Sœurs et que vous entrevoyez par là quelques difficultés pour vos services. Mgr. Bervanger, Directeur de la maison St-Nicolas, m'a dit autrefois qu'après avoir essayé des Congrégations de diverses couleurs, il s'était arrêté en dernier lieu à des Sœurs blanches, dites de la Présentation, dont la Maison-Mère est à Tours, et qui paraissent en effet lui avoir rendu de bons et longs services. Je crois qu'elles vous donneraient satisfaction. Si vous vous tourniez de ce côté, il serait bon que Mgr d'Arras se joignît à vous pour les demander, car, en dernier lieu, la maison de St-Nicolas ayant eu quelques désordres, leurs Supérieures ont cru devoir les rappeler. Il faudrait qu'elles sussent bien qu'elles n'auraient rien à craindre de semblable chez vous.

Je pense avec vous que vous avez agi prudemment en transigeant avec les héritiers Bunneville.

Vous pourrez assurément, cher Monsieur l'abbé, tranquilliser à l'occasion ceux qui voudraient vous faire des donations avec affectation spéciale à la maison d'Arras; la Communauté pourrait refuser ces donations ainsi circonscrites dans leur application, mais, du moment qu'elle les accepte avec les conditions y attachées, les intentions du donateur doivent être respectées et leurs dons rester invariablement affectés à la destination marquée. Il va sans dire aussi que, dans la pratique, les ressources de chaque maison lui restent affectées, d'autant qu'elles suffisent rarement à tous les besoins; notre règlement porte toutefois qu'en principe les ressources doivent être centralisées et je crois cette disposition fort sage; il pourrait arriver parfois en effet qu'une maison ayant surabondance ne serait pas assez disposée à secourir celles qui seraient en pénurie, il est bien que la règle le demande et entretienne ainsi dans tout le corps cet esprit large et généreux qui aime et favorise le bien partout, sans exclusion ni préférence étroite pour la petite œuvre à laquelle on est attaché.

Nous croyons aussi, cher Monsieur l'abbé, qu'il serait bien regrettable d'admettre des ff. ecclésiastiques ou laïcs qui n'auraient qu'une demi volonté et un demi dévouement, consentiraient à travailler à telle œuvre et non à telle autre, ici et non là; nous avons toujours rejeté de pareilles conditions, ceux qui les font s'appartiennent trop encore et l'heure n'est pas venue pour eux de se consacrer à des œuvres qui veulent, comme les nôtres, une entière abnégation. Ces moyens termes nous ramèneraient inévitablement aux malaises dont nous avons tant souffert. L'expérience en divers lieux nous a démontré que ces situations sont fausses et n'aboutissent jamais à un bon résultat; posons-nous sur un sol ferme et solide, autrement il n'y a pas d'avenir pour nous ni pour nos œuvres. Si vous aviez vu comme nous la multitude des sujets qui nous sont venus ainsi tâtonnants, mal décidés et l'impuissance constante de tous ces essais, vous seriez convaincus autant que nous qu'il n'y a rien à en attendre, sinon la gêne et un embarras pénible pour les communautés.

Je vous envoie ci-contre la procuration et le modèle pour l'acte d'acquisition, en forme tontinière. Les rr.pp. Jésuites et toutes les communautés suivent aujourd'hui cette marche, la seule que la législation laisse libre et assez sûre pour les Congrégations non autorisées.

Je recevrai avec plaisir des ff. d'Arras quelques lignes sur leurs dispositions intérieures. Il y a longtemps qu'ils ne m'ont parlé un peu intimement. Il est vrai que je n'ai pu toujours leur répondre quand ils l'ont fait, mais je prie pour eux, selon leurs besoins, quand ils me sont connus, c'est une manière assurée de rendre leurs communications utiles.

Les renseignements que contiennent d'ordinaire vos lettres sur l'état de votre œuvre et la situation de la communauté me satisfont pleinement et me mettent suffisamment en union de mouvements et de dispositions. Cependant, pour répondre au désir que j'aurais de faire, en fin d'année, un petit aperçu d'ensemble sur la situation de la Communauté et de ses œuvres, quelques détails plus précis me seraient nécessaires. J'ai posé, sur la petite feuille ci-jointe, les questions les plus essentielles. Si vous trouvez un moment pour y répondre, je vous en serai reconnaissant. Comme toute formule, celle-ci peut contenir des choses qui ne trouvent pas leur application directe, mais le fond des choses s'y trouve.

Adieu, cher Monsieur l'abbé, je reçois toujours avec joie de vos nouvelles, qui intéressent aussi vivement tous nos frères. Nous allons ici passablement. M. l'abbé Leleu, notre nouveau f. ecclésiastique, prend bien. Il va desservir spirituellement le patronage St-Charles, où est placé le f. Tourniquet. Nous avons aussi un nouveau f. laïc [Charles Petit] qui n'est pas sans intelligence. Je ne sais encore comment il ira.

Je vous embrasse respectueusement en J. et M.

Le Prevost

 

Le f. Tourniquet, d'après votre désir, m'a payé, sur ce qu'il nous doit pour le premier trimestre 1859 de la pension de son neveu, 52f et 45f pour souliers et casquettes, 16f 90 pour fournitures de classe.

 

 




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