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Jean-Léon Le Prevost
Lettres

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  • Lettres 501 - 600 (1857 - 1859)
    • 594  à M. Halluin
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594  à M. Halluin

Installation d'une communauté au Patronage de Grenelle. Charges de la Maison-Mère. Confiance en la Providence. Fête de saint François de Sales.

 

Vaugirard, 29 janvier 1859

St François de Sales

Cher Monsieur l'abbé et fils en N.S.,

Le jeune Marchal nous est arrivé à bon port et semble jusqu'ici bien s'accoutumer à l'air de Vaugirard. M. Lantiez me prie de vous dire qu'il lui donnera tous les soins qui dépendront de lui. Le jeune Leduc, qui conduit l'atelier, sait assez bien travailler pour le conseiller utilement pour les ouvrages. Enfin, comme vous le dites, cher Monsieur l'abbé, nous étudierons ses dispositions.

J'ai remis à M. Carment les 80f que vous me priez de lui avancer. N'en prenez point souci, nous retrouverons cette petite somme à l'occasion, quand nous réglerons nos comptes. Le f. Georges [de Lauriston] ne manquera pas de vous faire parvenir les petits secours qu'il a promis dès qu'il touchera quelque argent du côté de sa famille. Présentement, il est fort affairé, à cause de son installation à Grenelle, laquelle se fera mercredi 2 février. Il se recommande, ainsi que les trois autres frères qui prennent possession de la maison, à vos bonnes prières.

Je sens, cher Monsieur l'abbé, tous les besoins de votre maison, mais vous savez comme nous sommes encore peu avancés ici et combien nous avons peu d'hommes bien mûrs et bien formés. Espérons qu'avec un peu de patience nous obtiendrons du Seigneur les secours qui nous seraient si nécessaires.

M. Myionnet commence à marcher sans béquilles, mais dans la maison seulement. M. Lantiez va bien maintenant. Notre maison, avec l'étendue de ses terrains, ses travaux, ses ateliers, ses persévérants et le personnel nombreux de la communauté, est fort lourde à porter, en direction comme en dépenses; nous ne voyons pas néanmoins que nous y puissions rien changer. Nous croyons que nous suivons la marche que nous trace la Providence et que nous obéissons au mouvement qu'elle nous imprime. Prions bien tous, cher Monsieur l'abbé, enfin de correspondre fidèlement à ses desseins adorables et de ne rien faire que selon son bon plaisir.

Nous fêtons aujourd'hui St François de Sales, sans interruption des travaux. Nous avions, ce matin, messe de communauté et instruction. Ce soir, vêpres et salut avec une récréation un peu plus prolongée que de coutume. C'est plus sans doute encore que vous n'en pouvez faire. Avec le temps, un peu de dilatation vous sera donnée par le Père des miséricordes.

Je vous embrasse, avec tous nos frères, bien affectueusement en J. et M.

Le Prevost

 

 




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