Souvent la privation et les souffrances avancent plus nos
affaires que de voir nos désirs satisfaits. Une lettre
n'a pas été transmise.
19 février
1859
Cher enfant en N.S.,
Je vous remercie de la lettre que vous m'avez écrite. Je
vois avec joie la sollicitude chrétienne avec laquelle vous vous occupez du
bien de vos chers enfants. Malheureusement, je ne puis, comme je l'explique à
notre cher M. Halluin, vous secourir efficacement, comme je le voudrais en ce
moment. Espérons qu'avec un peu de patience le bon Maître, qui sait nos
besoins, daignera y subvenir. Souvent la privation et la souffrance avancent
plus nos affaires que ne le ferait la satisfaction de nos désirs. Inclinons
notre volonté et conformons-la aux vues du Seigneur, Il nous en tiendra compte
et ne nous délaissera point.
J'ai une réparation à faire à votre f. Ernest. La petite
lettre ci-jointe vous a été destinée par lui, au mois de janvier, j'ai cru vous
l'avoir envoyée et, à mon grand étonnement, je l'ai retrouvée il y a quelques
jours. Il ne méritait donc pas les reproches que vous lui avez faits. Il est en
ce moment assez bien disposé, malheureusement son esprit est assez mobile et ne
s'asseoit pas une fois pour toutes dans la voie de la charité et du
dévouement. Espérons qu'avec le temps, il finira par s'y trouver solidement
confirmé et que la grâce du Seigneur le soutiendra.
J'embrasse bien cordialement tous nos frères et je suis,
bien cher enfant, tout à vous en J. et M.
Le Prevost
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