MLP. cherche à s'informer sur une difficulté qu'on lui a
signalée à Arras. Nouvelles de Vaugirard.
Vaugirard, 22 juin 1859
Cher Monsieur
l'abbé et fils en N.S.,
Une petite lettre que je reçois du f. Alphonse [Vasseur]
me fait craindre que vous n'ayez quelque difficulté ou peine dans ce moment,
soit parmi vos enfants, soit dans le personnel qui vous entoure. Les termes de
cette lettre sont si vagues que je n'ai pu comprendre de quoi il s'agissait. Je
me plais à espérer, cher Monsieur l'abbé, qu'il n'y a rien de sérieux et que
l'imagination trop ardente de notre jeune frère se monte pour quelque cause,
sans doute, peu importante. Je vous serai bien reconnaissant, néanmoins, de me
tirer d'inquiétude par quelques mots de réponse, aussitôt que vous le pourrez.
Nous venons d'avoir, à 15 jours de distance, la première
communion de nos enfants et leur confirmation,
je vais être plus libre. J'espère qu'après l'Octave de la Fête-Dieu, je pourrai
m'échapper et vous faire une petite visite.
Nous allons passablement ici. Ferdinand nous est venu
voir en allant rejoindre, à Bourges, son régiment. Notre jeune Verdier est pris
aussi par la conscription et va à Tours.
Nous sommes en construction présentement, élevant un
bâtiment assez considérable pour les services de nos enfants. C'est une
préoccupation ajoutée aux autres. Nous avons toutefois la plus grande partie
des fonds nécessaires pour cette dépense; nous espérons que le Seigneur ne nous
délaissera point.
Nous vivons en paix toujours et en disposition de travailler
de notre mieux pour le service du Seigneur; daigne sa bonté ne pas rejeter
notre indignité et nous accorder, comme par le passé, des marques constantes de
son divin appui. Croyez, cher Monsieur l'abbé, à tous mes sentiments de tendre
dévouement en J. et M.
Le Prevost
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