MLP. compatit à la maladie du frère Cousin. Etat des
santés à Vaugirard. Mgr Angebault annonce sa visite.
Vaugirard, 7 août 1859
Cher Monsieur l'abbé et fils en N.S.,
Nous prenons toute la part possible à la nouvelle épreuve
que semble préparer à notre maison d'Arras la maladie du f. Cousin. Les
chaleurs qui continuent si longtemps leur durée peuvent rendre moins facile la
guérison de son mal. Nous prions tous pour lui et pour votre œuvre, nous ne
devons donc pas désespérer que le Seigneur ne détourne de nous cette
affliction. Soyons assurés, en tout cas, qu'Il saura tirer des choses, quelles
qu'elles soient, notre plus grand avantage, si nous entrons dans ses desseins
avec un cœur résigné et soumis. Dites bien, je vous prie, à notre cher malade
que nous compatissons cordialement à sa souffrance et ne cesserons point
d'invoquer pour lui le Père des miséricordes par Marie, salut des infirmes,
consolation des affligés.
Je n'ai pas besoin de vous dire, cher Monsieur l'abbé,
que nous vous verrons arriver avec joie, si vous trouvez moyen de vous échapper
quelques instants pour nous rendre une petite visite après l'Assomption. Notre
maison ne s'appelle pas en vain communauté, c'est-à-dire qu'elle est la maison
de tous nos frères, qu'ils y ont de droit leur place au foyer et qu'ils y sont
toujours accueillis avec bonheur. Nous souhaitons bien que rien ne vous empêche
de réaliser cette bonne pensée.
Je comprends bien vos préoccupations pour l'enseignement
de vos enfants. Je chercherai bien attentivement avec vous, parmi les moyens
qu'on pourrait prendre, quel serait le plus convenable et le plus avantageux.
Nous allons ici comme de coutume; ma santé, de nouveau
ébranlée par les grandes chaleurs, reste bien frêle et m'a contraint de me
mettre au repos absolu. Je suis depuis quelques jours à Chaville. M. Georges
[de Lauriston], un peu souffrant, m'a été aussi envoyé ici par le médecin,
ainsi que le f. Beauvais, également fort fatigué, et qui a peine à
se remettre. J'espère que, Dieu aidant, ils vont reprendre force et santé. Ces
chaleurs causent, à Paris, une grande quantité de maladies. Priez Dieu, cher
Monsieur l'abbé, pour que nos âmes au moins soient saines et sachent trouver en
Lui une vie pleine de force, de zèle et de charité.
Nous vous embrassons tous ainsi que vos frères, y compris
notre cher malade tout particulièrement.
Votre dévoué et respectueux ami et Père en J. et M.
Le Prevost
P.S. Mgr l'Evêque d'Angers m'annonce qu'il
nous rendra visite bientôt. Nous bâtissons. Le désordre est grand ici. Je vous
serai reconnaissant de nous donner bientôt des nouvelles du f. Cousin.
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