Le frère Sadron va à Arras. L'Académie française accorde à M. Halluin un prix
de vertu.
Chaville, 27
août 1859, samedi
Cher Monsieur
l'abbé et fils en N.S.,
Je vois, par la lettre que vous écrivez à M. Carment, que
vous attendez tout prochainement notre jeune f. H. Sadron. Je viens
conséquemment de m'entendre pour son départ avec MM. Lantiez et Myionnet.
Ce bon jeune homme quittera Vaugirard lundi ou mardi
matin, plus probablement lundi.
J'écris ces lignes le soir, me défendant mal contre le
sommeil. je veux toutefois, avant
de finir, me réjouir avec vous de la faveur qui vient de vous être accordée par
l'Académie. Il y a honneur et avantage; nous ne pouvons ni chercher ni aimer
l'honneur pour nous-mêmes, mais, s'il sert au bien de notre œuvre, qu'il soit
pris comme un bienfait de Dieu. Quant au don d'argent, il n'y a aucun doute,
puisqu'il aidera à faire vivre vos enfants. Nous remercierons tous le Seigneur
de cette nouvelle bénédiction.
J'embrasse vous, cher Monsieur l'abbé, tous nos frères,
le malade en particulier, et suis avec respect et dévouement
Votre affectionné ami et Père en N.S.
Le Prevost
P.S. Ma santé reste frêle, je crois pourtant qu'elle a
gagné quelque peu.
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