Mort du frère Cousin. Prières à son intention.
Vaugirard, 9
septembre 1859
Cher Monsieur l'abbé et fils en N.S.,
Nous avons
appris la mort de notre f. Cousin avec une vive peine, parce
que nous lui étions très sincèrement attachés, et en même temps avec
consolation, puisque sa fin a été telle que nous la pouvions souhaiter. Le
Seigneur, à qui il s'était donné sans réserve, a jugé dans sa miséricorde que
sa tâche était remplie; que son saint nom soit béni! Puissions-nous, à notre
tour, trouver grâce devant lui et
lui remettre, en toute
soumission, notre âme quand il daignera la rappeler à Lui.
Nos ff. ecclésiastiques disent chacun deux messes à son
intention. Je n'ai pas besoin de demander si, de votre côté, vous lui donnerez
une pareille marque d'affection. Il sera dit aussi, mercredi prochain, à
Vaugirard, une messe particulière à laquelle nous convoquerons tous ceux de nos
frères qui sont le plus rapprochés de nous. Nous pensons qu'une famille
tendrement unie, comme l'est la nôtre, doit témoigner ainsi son attachement
pour les frères décédés et leur assurer des secours spirituels dans cette
dernière de toutes les nécessités.
Nous apprenons avec joie que notre jeune f. Sadron se met
courageusement à sa tâche, nous y avions bien compté, et nous espérons bien que
vous serez constamment satisfait de son concours.
Je reste bien frêle jusqu'ici; je suis de retour depuis
hier ici, pour acclimater un nouveau frère qui nous est venu, je le recommande
à vos prières. Tous vont assez bien. Nous avons deux enfants malades d'une
fièvre scarlatine; c'est malheureusement un mal qui se communique. Nous
comptons sur le secours de Dieu qui ne nous fait jamais défaut.
Adieu, cher Monsieur l'abbé, nous prions bien pour vous
et pour les vôtres, donnez-nous aussi l'appui de vos prières. Nous serons ainsi
doublement agréables aux yeux du Seigneur. Je suis avec un respectueux
attachement
Votre ami et Père en N.S.
Le Prevost
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