Souhaits de nouvel an. Détails de la vie de communauté.
MLP. va être admis aux ordres mineurs.
Vaugirard, 30
décembre 1859
Cher Monsieur
l'abbé et fils en N.S.,
Je vous remercie beaucoup de vos bons souhaits, à
l'occasion de ma fête et du nouvel an. Dieu les exaucera, j'en ai la confiance,
parce qu'ils viennent d'un cœur charitable et dévoué. Je le prie aussi, de mon
côté, bien instamment pour vous tous; pour vous en particulier, cher Monsieur
l'abbé, qui avez la plus forte charge et qui avez conséquemment
besoin de grâces bien abondantes. Le Seigneur ne se lassera point de vous assister,
car Il voit combien vous avez besoin de secours; Il voit aussi que vous
travaillez sincèrement pour Lui, que vous voulez défendre les âmes de vos
pauvres enfants contre les atteintes de l'ennemi du salut. Il vous demeurera
présent et fera comme par le passé, de votre maison, un asile de paix et de
bénédiction.
Je souhaite bien que, pour concourir à cet heureux état,
nous puissions vous être de quelque secours. J'ai toujours la pensée de vous
rendre le f. Maury au printemps, au moment où recommenceront vos jardinages. Un
petit incident peut toutefois retarder quelque peu son départ; son cousin, qui
avait l'intention de le venir rejoindre, lui écrit qu'il arrivera dans un mois.
Il aura besoin, s'il vient en effet, que le f. Jean [Maury] demeure quelque
temps avec lui pour l'acclimater, les gens de ce pays [l'Auvergne] ayant
quelque peine à s'accoutumer à de nouveaux lieux. Mais nous ferons en sorte, en
tout cas, que ce bon jeune homme prenne sa position aussi vite qu'il se pourra.
Nous avons vu ces jours-ci M. Flour, toujours zélé et
plein d'ardeur pour le bien. Il désire faire un noviciat parmi nous, le plus
prochainement possible. Il a perdu sa vénérable mère; il va installer des sœurs
pour le soin de ses plus jeunes enfants. Il voudrait ensuite établir à part les
plus grands. Je ne sais si, de longtemps encore, nous serons en état de
l'aider, nous avons tant à faire déjà pour les œuvres dont nous sommes chargés.
Notre fête de St Jean s'est très bien passée.
Quelques amis dévoués de la communauté s'étaient réunis à nous à cette
occasion. M. Le Rebours, Vicaire Général, a fait le panégyrique du saint
Patron.
Bien que je n'aie dit, d'aucun côté, mes intentions quant
au sacerdoce, le bruit en est venu à bon nombre de personnes, dans le clergé
surtout. On accueille cette disposition avec bienveillance. Je crois qu'au
commencement du carême, je serai
admis aux ordres mineurs. Je recommande, cher Monsieur l'abbé, cette grave
affaire à vos bonnes prières. Je suis profondément pénétré de son importance
pour la Communauté
et pour moi-même.
Tous nos frères vous offrent leurs vœux de nouvel an et
vous assurent de leur tendre affection en N.S.
Votre dévoué ami et Père en J. et M.
Le Prevost
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