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Jean-Léon Le Prevost Lettres IntraText CT - Lecture du Texte |
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660 à M. CailleLe frère Marcaire ébranlé dans sa vocation.
Ou j'ai bien mal connu et bien mal jugé jusqu'ici notre f. Marcaire, ou les dispositions qu'il montre présentement ne sont qu'une pure tentation. Je ne puis croire, en effet, avec les sentiments affectueux et dévoués que je lui ai toujours vus, qu'il puisse en tranquillité de cœur briser en un moment des liens de commune affection qui remontent à 8 années et que nous n'avons pas mérité, pour notre part, de voir ainsi se rompre. Je crois qu'il cède à quelques contrariétés que lui donne son entourage et qui ont pris sur son repos d'esprit. Il me semble qu'il eût été mieux de porter patiemment une petite épreuve que j'avais promis d'abréger aussitôt que je le pourrais; je vous avais d'ailleurs averti que, si elle semblait réellement trop rude à notre f. Jules [Marcaire], je tâcherais, malgré la difficulté du moment, d'apporter remède à sa peine; il devait donc s'ouvrir à moi ou à vous et nous dire que la difficulté qu'il rencontrait était trop forte pour lui. Tout en regrettant qu'il n'ait pas eu en moi la confiance que j'aurais pu souhaiter, je ne ferai pas difficulté de rendre sa position autre qu'elle n'est, en un sens ou en un autre, soit en lui donnant quelque repos ici pour changer ses occupations, soit en prenant quelques mesures pour qu'il soit mieux secondé à Amiens. Mais je souhaite qu'il rentre en lui-même et qu'il voie combien, d'une part, l'ouverture simple et confiante est nécessaire en Communauté, de l'autre, combien il compromettrait son avenir en changeant, sans raison solide, la voie où Dieu l'a placé. Car, pour croire qu'il fût mieux à sa place dans l'Institut des Frères des Ecoles, qu'il y pût trouver une vie plus intérieure, moins fatigante, c'est, de l'avis de M. Lantiez qui connaît bien les choses, une grande illusion; je suis, pour ma part, convaincu qu'il n'y resterait pas et que le démon se sert de ce moyen pour lui faire perdre sa vocation; nous avons, dans la Communauté, trois frères d'un mérite véritable qui ont appartenu plusieurs années à la Congrégation des Frères des Ecoles; tous les trois s'accordent à dire que la part faite au spirituel et à la vie intérieure chez nous est plus réelle que dans l'Institut des Frères. Je regretterais pour nous l'éloignement de notre f. Jules que nous avons toujours affectionné, mais je le regretterais surtout pour lui, parce qu'à mon avis, il ferait la chose la plus compromettante pour son avenir. Je ne parle pas des vœux, c'est la question la plus grave; je crois que notre f. Jules la pèsera devant Dieu. Je garde bien l'espérance, mon bon ami, que ce nuage de découragement s'éloignera de notre cher frère et que, lorsqu'il me viendra avec vous lundi, ce sera un enfant qui viendra vers son père pour se consoler avec lui et retrouver la paix contre son cœur. Quoiqu'il en soit, mon bon ami, je le recevrai ainsi que vous bien affectueusement et je tâcherai d'être l'agent du Seigneur pour le plus grand bien de notre f. Jules et des œuvres qui intéressent la gloire de Dieu. A bientôt, cher ami; je vous embrasse tous affectueusement en J. et M. Le Prevost
P. S. M. Lantiez a commencé la neuvaine de messes pour le f. Jules; prions bien le Seigneur qu'Il daigne le diriger.
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