667  à M. Caille

Qualités du frère Desouches. Que M. Caille veille à lui trouver l'emploi qui lui convient.

Vaugirard, 20 janvier 1860

            Mon bien bon ami et fils en N.S.,

            Votre lettre m'a beaucoup surpris; j'avais cru vous donner, dans M. Desouches, un frère solide et de bon secours. Il rendait ici des services essentiels à la maison. Il est vrai qu'il est peu propre aux choses d'administration et qu'il se fatigue beaucoup pour le moindre calcul, sa tête ne s'y prêtant point; mais, à cela près, il est très propre à soutenir une œuvre comme la vôtre, il aime beaucoup les enfants, les surveille bien et ne se lasse jamais d'être avec eux, récréations, études, promenades, exercices de toutes sortes, vigilance constante; tout ce qui regarde la discipline et la conduite des enfants est pleinement dans ses aptitudes. Il a plus d'instruction qu'il n'est ordinaire chez nos frères, il a fait ses classes et théologie, il rédige très aisément et parle d'une façon intéressante. Il a un répertoire inépuisable d'histoires et moyens divers pour amuser les enfants; il en était ici fort aimé et plus qu'aucun autre il exerçait sur eux influence morale et bonne direction. Il suffit donc de le poser convenablement et dans les emplois qui sont le mieux dans ses moyens. J'envoie le f. Myionnet pour passer quelques jours près de vous, afin de vous aider à caser chacun selon ses facultés, afin que vous tiriez de tous le plus grand avantage possible.

            J'ai la confiance, mon bon ami, que, si vous ne vous découragez pas, vous aurez de ce côté un aide vraiment utile pour vos œuvres et pour le bien de tous.

            Je vous embrasse bien affectueusement en N.S.

                                                                                             Le Prevost