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Jean-Léon Le Prevost
Lettres

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  • Lettres 601 - 700 (1859 - 1860)
    • 668  à M. Halluin
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668  à M. Halluin

Réponse à une inquiétude de M. Halluin concernant l'attachement de la Congrégation pour son Œuvre. Construction du grand bâtiment de l'Orphelinat. La meilleure épreuve pour nous est celle que Dieu nous envoie. Correspondance directe des frères avec MLP.

 

Vaugirard, 21 janvier 1860

            Cher Monsieur l'abbé et fils en N.S.,

            Je vous remercie des renseignements que vous avez bien voulu me transmettre sur le jeune Perret. Ils sont entièrement conformes à l'opinion que je m'étais faite de ce pauvre enfant. Je pense, comme vous, que la vie de communauté ne lui conviendrait pas et qu'il serait surtout hors de sa place chez nous.

            Je me serai bien mal expliqué, cher Monsieur l'abbé, si j'ai pu vous laisser penser que la maison d'Arras était une surcharge pour nous. Bien loin de là, cette œuvre nous semble toujours du plus grand intérêt et nous croyons qu'y concourir un peu doit être une source de bénédictions pour nous. Seulement, la pensée que nous n'y pouvions donner qu'un aide bien insuffisant a constamment été une peine pour nous. En vous voyant, en dernier lieu, recourir à un moyen dont j'avais tenté, à diverses reprises de vous dissuader, comme devant compliquer fâcheusement les éléments de votre personnel, j'ai compris, encore plus vivement, combien l'état de votre œuvre devait comporter de malaise et j'ai cru, avec tout notre Conseil, que c'était pour nous une obligation de conscience d'aviser définitivement à vous donner un appui plus efficace ou de rechercher avec vous d'autres moyens moins faibles que les nôtres.

            Mais soyez assuré, cher Monsieur l'abbé, que nous ne nous arrêterions à cette pensée qu'à la dernière extrémité et que la nécessité de séparer nos intérêts des vôtres serait pour nous une peine profonde, un véritable déchirement. C'est dire assez que nous espérons toujours qu'il en pourra être autrement.

            Nous allons ici comme de coutume, nous terminons peu à peu notre grand bâtiment. J'espère que nous couvrirons successivement les dépenses, mais je m'effraie de l'installation et surtout des nouvelles charges d'entretien que ce nouveau local entraînera.

            M. Myionnet est à Amiens jusqu'à lundi matin, pour installer le frère que nous avons envoyer pour remplacer M. Marcaire très épuisé. C'est le f. Desouches, nous n'en voyons pas d'autre. Il vous eût, pour vous, été bien insuffisant. Il n'eût pu que s'occuper des jeunes enfants, n'ayant pas l'habitude de traiter avec de grands jeunes gens. Il a aussi des défiances de lui-même qui nuisent souvent à son action.

            Nous avons bien le désir de ramener ici le f. Thuillier, mais, en ce moment, les moyens de le remplacer nous manquent. Nous y tendrons cependant, comprenant qu'il y aurait avantage à ce que ce mouvement se fît. Soumettons-nous, cher Monsieur l'abbé, à la croix que le Seigneur nous impose dans cette pénurie de nos moyens, mieux vaut peut-être encore cette souffrance que beaucoup d'autres. Elle doit, d'ailleurs, nous sembler bonne en tout cas, puisqu'elle nous est imposée par l'adorable volonté de notre Souverain Maître.

            Adieu, cher Monsieur l'abbé, je vous embrasse bien affectueusement en N.S., et suis comme toujours

            Votre respectueux ami et Père

                                                                                             Le Prevost

 

            P. S. Soyez bien en paix sur les quelques lettres qui pourraient, de loin en loin, me venir directement. Confiez-vous à la parole que je vous donne qu'elles ne nuiront jamais au respect et à l'affection que vous portent vos frères. Le cousin du f. Jean [Maury] ne doit arriver, nous le croyons, que dans les commencements de février.

 

 




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