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Jean-Léon Le Prevost
Lettres

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  • Lettres 701 - 800 (1860 - 1861)
    • 709  à M. Vasseur
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709  à M. Vasseur

Au frère Alphonse Vasseur peu soutenu du côté spirituel et privé du réconfort de la vie de communauté, MLP. donne ses encouragements. Conseils pour combattre les tentations contre la vocation. Dans notre Institut, prêtres et laïques ne peuvent vivre séparés sans détruire notre existence dans son fond.

 

Vaugirard, 29 septembre 1860

            Bien cher enfant en N.S.,

            Nous sommes allés aujourd'hui en pèlerinage à la chapelle de notre saint Patron, St Vincent de Paul; j'y ai tout particulièrement prié pour mon fils Alphonse, et je crois pouvoir espérer que c'est avec son esprit et sous son inspiration que je réponds à la lettre que je reçois de vous à l'instant. Je vous le répète, mon enfant, croyez-en mon expérience, les pensées qui vous obsèdent sont une pure tentation; la vie spirituelle a un peu souffert en vous depuis que vous êtes éloigné de nous, les dangers de votre position vous ont un peu abattu, le démon en profite pour vous suggérer des imaginations spécieuses pour vous égarer et vous jeter hors de votre voie; gardez-vous de ce piège et puisque le Seigneur, j'ose le dire, vous avertit par ma voix, écoutez-le et rejetez les insinuations de votre plus cruel ennemi. Il n'y aurait, cher enfant, ni religieux ni prêtre si l'on écoutait toutes les pensées qui peuvent passer dans les esprits aux heures mauvaises où le démon nous tente et où la mauvaise nature s'entend avec lui. Vous ne seriez pas resté jusqu'aujourd'hui sage, fidèle à vos obligations, au moins par le fond habituel, dévoué au bien, si Dieu ne vous eût marqué pour son service; vous avez une vocation réelle; vous pourriez la méconnaître et la briser, mais ce serait à vos risques et périls, en compromettant certainement votre avenir temporel que Dieu ne bénirait pas et aussi, ce qui est plus terrible, votre avenir éternel.

            La position où vous êtes a des dangers particuliers; j'aurais voulu vous y laisser moins longtemps, mais je ne fais pas toujours à mon gré; j'y ai songé plus particulièrement ces temps derniers, j'espère arriver à quelque arrangement satisfaisant pour la retraite; pensez bien à cela devant Dieu pour qu'il nous assiste et, toujours, toujours de plus en plus en ce moment, priez, cher enfant, cherchez votre force et votre secours en Lui; si vous le faites, si vous recourez à Marie, aux SS. Anges, je réponds de vous. Vous me remercierez plus tard, si vous êtes docile comme j'en ai la confiance, de vous avoir en ce moment tiré d'un pas mauvais, et vous bénirez le bon Maître si indulgent, si miséricordieux pour ses pauvres serviteurs.

            Je ne réponds pas ici, ce serait trop long, à votre allusion à la décision que j'ai prise d'entrer dans le sacerdoce; vos pensées à ce sujet n'ont pas la plus petite apparence de fondement; je termine ainsi ma carrière parce que j'en avais eu dès longtemps la vocation et parce qu'à l'épreuve, j'ai vu qu'un Supérieur laïc ne pouvait qu'à moitié conduire des ff. ecclésiastiques; mais je réponds que rien n'a, par là, été changé à notre constitution; nous ne pouvons, dans notre Institut, prêtres et laïcs, vivre séparés, la nature de nos œuvres rend l'action des laïcs indispensable partout; ce serait nous annuler, détruire notre existence dans son fond que de porter atteinte à cette condition vitale; M. Lantiez et tous les ff. qui m'entourent en sont aussi convaincus que moi; en y réfléchissant, vous n'aurez pas de peine à le comprendre; ayez confiance sur ce point comme sur le reste, abandonnez-vous à Dieu, Il vous mènera au port, c'est-à-dire, pour la Communauté, à une constitution vraiment appropriée aux besoins de notre temps, et pour vous en particulier, cher enfant, à demeurer ce qu'Il vous a fait, une des pierres de l'édifice qu'Il veut élever pour sa gloire et pour le salut de plusieurs.

            Adieu, bien cher enfant, je vous embrasse tendrement; j'attends de vous une lettre où je retrouve le cœur que la grâce sait souvent bien inspirer et qui sait répondre à une inspiration chrétienne, généreuse et dévouée.

            Votre ami et Père en J. et M.

                                                                                             Le Prevost

 

 




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