718  à M. Halluin

MLP. se félicite de la prédication du père de Ponlevoy. Il envisage d'envoyer M. Myionnet à Arras pour étudier les besoins de l'Œuvre.

Vaugirard, 1^er novembre [1860]

Fête de la Toussaint

            Cher Monsieur l'abbé et fils en N.S.,

            Je pense que tout votre monde est arrivé sain et sauf près de vous, après la retraite et que les bonnes impressions qu'on y a prises se feront sentir longtemps dans le cœur de tous ceux qui ont pu profiter d'une grâce si précieuse. Nos ff. vous auront dit que le r.p. de Ponlevoy, toujours égal à lui-même, avait répondu à nos espérances et que sa piété, son air de sainte modestie, comme sa parole pleine d'autorité et de persuasion, nous ont tous profondément touchés. Bénissons Dieu qui se montre si tendre et si miséricordieux envers notre petite famille, prions-le pour que la divine semence n'ait pas été jetée en vain.

            Le f. Alphonse [Vasseur] trop préoccupé les premiers jours des pensées qui regardent sa position, ses difficultés dans son emploi, l'incertitude où il restait sur son maintien à Arras ou son rappel ici, a dû peu profiter d'abord des exercices de la retraite. J'espère que, dans les derniers instants, il aura pu recueillir encore quelques fruits heureux. Les autres, plus paisibles, étaient mieux à leur affaire.

            Je vous ai dit, cher Monsieur l'abbé, que, ne me rendant pas pleinement compte des besoins de vos services, je pensais à envoyer M. Myionnet passer une semaine ou deux près de vous, pour bien se concerter et s'entendre avec vous sur ce qui serait de mieux. Je désirerais toutefois, avant de me décider à ce déplacement, qui ne sera point sans quelque gêne pour nous, être assuré qu'il peut être utile et qu'il en doit sortir quelque bien. je vous prie donc de m'en dire votre avis. Si vous jugez qu'il y ait quelque bien à tirer de ce moyen, je ferais en sorte que M. Myionnet allât vers vous dans le milieu de la semaine prochaine. J'attendrai un mot de vous pour prendre une détermination.

            Tout le monde ici vous assure de ses affections et respects; j'y joins aussi tous mes sentiments les plus dévoués en J. et M.

            Votre ami et Père

                                                                                             Le Prevost