721  à M. Halluin

Quelques nouvelles des frères et de jeunes gens d'Arras.

Vaugirard, 8 novembre 1860

            Cher Monsieur l'abbé et fils en N.S.,

            J'ai lu avec une sincère satisfaction, par votre lettre, que tout s'organisait pour le mieux dans votre chère œuvre et que chacun semblait prendre bien à cœur son office. Dans ces conditions, je crois que les choses pourront marcher. Cependant, si la vue du f. François [Le Carpentier] se fatigue davantage à Arras qu'ici, je crois que nous devrons lui donner quelque soulagement, en le rappelant au moins pour un temps. Nous avons beaucoup d'estime et d'affection pour ce bon frère, nous devons ménager les forces qui lui restent. Nous patienterons toutefois comme vous le désirez, M. Lantiez ou M. Myionnet devant aller dans une quinzaine à Amiens pour voir comment se pose le jeune Lamoury, ils pourront, l'un ou l'autre, vous faire une visite et voir avec vous ce qui est pour le plus grand bien.

            Nous serons tous heureux de vous voir ici au mois de décembre; c'est pour moi un véritable regret de me rencontrer si rarement avec vous, cher Monsieur l'abbé.

            Nous recevrons avec joie le jeune Théron quand vous croirez devoir nous l'envoyer. M. Lantiez et M. Myionnet pensent qu'il ira bien parmi nous.

            Je bénis Dieu pour les fruits de votre retraite; le jeune zouave est venu, M. Lantiez en a été content. Puissent tous ces bons jeunes gens persévérer et donner dès ici-bas une récompense à vos soins.

            J'embrasse tout votre monde et vous tout particulièrement, cher Monsieur l'abbé, vous assurant de mon cordial et respectueux attachement en N.S.

                                                                                                Le Prevost