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Jean-Léon Le Prevost
Lettres

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  • Lettres 701 - 800 (1860 - 1861)
    • 724  à M. Risse
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724  à M. Risse

Comment, en sauvegardant les principes essentiels de la vie commune, MLP. s'accomode aux nécessités du moment. Avant tout, l'abnégation de soi-même. Offre d'envoyer un visiteur officieux. Ne pas se préoccuper des ressources matérielles.

 

Vaugirard, 26 novembre 1860

            Bien cher Monsieur l'abbé,

            A mesure que nous avançons et que nos communications nous rapprochent davantage, je me félicite de plus en plus du bon mouvement qui vous a tourné de notre côté; j'en bénis Dieu qui en est le principe et j'y vois un témoignage de plus de ses bontés pour notre petite famille. Je suis touché, en particulier, de votre ouverture de cœur, de votre bon vouloir si manifeste, de la simplicité profondément chrétienne avec laquelle vous entrez en nous. Soyez bien assuré que nous vous payons de retour, nous ne serons point en reste d'affection, de cordiale franchise et de dévouement pour vous et pour votre œuvre que nous considérons désormais comme nôtre, puisqu'elle est comme une partie de vous-même. Aussi tout ce que vous pourrez souhaiter d'esprit conciliant, de considération pour les besoins de votre position, vous le trouverez comme vous avez droit de vous y attendre; nous devons sauvegarder les principes essentiels de la vie commune, mais, ces principes admis, nous serons de bon accommodement dans la pratique, autant que le bien des œuvres le demandera. C'est dire aussi que nous aurons tous les ménagements possibles pour les affections de famille et les devoirs que la Providence vous a manifestement imposés. Je ne vois pas, cher Monsieur l'abbé, dans tout ce que vous m'avez écrit, le moindre obstacle sérieux; une chose domine tout et me donne espoir par-dessus tout, c'est votre bon désir et votre franche abnégation; qui apporte avec soi pareille disposition montre qu'il vient au nom de Dieu, les bras se doivent ouvrir pour le recevoir; c'est ce que je fais à cette heure, bien cher Monsieur l'abbé, j'ouvre bien grands mes bras et mon cœur, vous assurant que tous parmi les nôtres sont unanimes avec moi.

            Je trouve très bien le règlement de vos petits exercices, ce sera le commencement de votre entrée en Communauté. Vous serait-il agréable qu'en attendant le moment encore éloigné de votre voyage à Paris, l'un de mes ff. ecclésiastiques, l'abbé Lantiez, par exemple, qui se sent grande sympathie pour vous, allât, sans tapage bien entendu, vous rendre une petite visite? Il fraterniserait avec vous et avec votre petit cercle intime, vous donnerait tels renseignements qui vous sembleraient utiles et peut-être ramènerait avec lui le bon cordonnier que vous offrez de nous envoyer. Je crois que cette disposition ne serait pas sans avantage et si, discrètement, on ne donnait à la venue de notre frère d'autre importance extérieure que celle d'une visite d'ami et de confrère en patronage, elle n'aurait pas pour votre entourage, non intime, de signification qui éveillât la curiosité. Voyez toutefois, bien cher Monsieur l'abbé, ce qu'il vous semble de cette idée qui me passe par l'esprit tout en vous écrivant et que j'énonce sans grand examen. A propos du bon cordonnier, s'il a de la piété, du dévouement réel et l'indispensable des qualités pour la vie commune, j'ai bien la confiance qu'il s'accoutumera parmi nous. Nous avons un f. allemand [Emes] qui nous est venu de Cologne, il y a quelques mois, et qui est un excellent sujet, ils parleront allemand ensemble; nous avons aussi un petit atelier de cordonnerie marchant bien, composé de quelques enfants bons et dociles, il pourra les diriger.

            Je crois, cher Monsieur l'abbé, que vous n'avez pas à vous préoccuper beaucoup des questions matérielles; vous vous accommoderez, quand le moment sera venu pour vous de vivre avec quelques frères, des moyens qui seront le mieux sous votre main et peu à peu la bonne Providence, dans le soin de laquelle vous vous jetterez, saura vous fournir, au jour le jour, les éléments qui conviendront le mieux à votre situation. N'ayez point de souci non plus pour les ressources nécessaires à la subsistance de la communauté; comptez bien qu'en temps opportun le bon Maître suscitera tout ce dont vous aurez besoin par des voies qu'Il sait et que sa bonté paternelle vous montrera. Vous savez ce qu'Il a dit aux apôtres en les envoyant; il parle encore de même à tous ceux qui, en son nom, évangélisent les pauvres et se dévouent, en désintéressement, au salut de leurs frères. Les moyens d'existence de nos cinq communautés sont divers, mais aucune n'avait de meilleures conditions que celles où vous vous trouvez et nulle n'a jamais manqué du nécessaire; allez donc en confiance et dîtes comme St François: Nous avons une mère (la Communauté) qui est bien pauvre, mais nous avons un Père (Dieu) qui est bien riche. Il aura pour vous, comptez-y bien fermement, toutes les richesses dont vous aurez besoin, c'est-à-dire le nécessaire et la joie de cœur qu'on trouve à son service.

            Adieu, cher Monsieur l'abbé, croyez à tous mes sentiments de tendre affection en N.S.

            Votre ami et Père

                                                                                             Le Prevost

 

 




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