A regret, MLP. consent au changement d'un postulant.
Eloge de M. Risse. Etat des santés.
Vaugirard, 13
février 1861
Cher Monsieur l'abbé et fils en N.S.,
M. Houriez retourne, avec notre autorisation, près de vous, afin d'y faire son
postulat. Il eût été plus courageux, sans doute, s'il eût, conformément à vos
conseils, prolongé son séjour ici, afin de prendre place plus nettement dans la
famille. Mais, en tenant compte des bonnes qualités qu'il a d'ailleurs, j'ai
pensé qu'on pouvait accepter ce moyen de temporisation. Je souhaite qu'il le
conduise au but quoique, à vrai dire, j'en doute un peu, puisqu'il y a loin de
ses dispositions actuelles à cette abnégation de soi-même, à ce renoncement à
sa volonté, sans lesquels on ne saurait être, dans notre condition, un vrai
serviteur de Dieu. Espérons et prions, Dieu est le maître souverain des cœurs,
Il les incline à son gré.
M. Risse est venu passer quelques jours avec nous; nous avons été profondément
édifiés de sa piété, de son dévouement pour les ouvriers, des vertus solides
que le Seigneur a mises en lui; nous regardons comme un vrai bien son
adjonction à notre petite famille. Il nous a amené deux bons jeunes gens
simples [Léon Guichard et Ferdinand Bosmel] et qui semblent animés de
sentiments pieux et dévoués.
Je vous envoie 3 Hommes Religieux de St-Jure;
M. Alphonse [Vasseur] a un 4e exemplaire; je pense que cela pourra
vous suffire pour le moment.
J'écrirai à M. Alphonse dans un jour ou deux. Je suis, en ce moment, souffrant
d'une sorte de grippe qui me tient la tête et m'ôte presque l'attention.
Plusieurs de nos ff. sont aussi plus ou moins éprouvés, la longueur de l'hiver
a lassé un peu toutes les constitutions, c'est une petite croix à mettre en ce
saint temps de carême aux pieds
du divin Sauveur.
Adieu, cher Monsieur l'abbé, assurez tous nos frères de ma tendre affection et
croyez vous-même à mon respectueux dévouement.
Le Prevost
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