Encouragement paternel à demeurer fidèle et dévoué.
Inconvénient des changements pour les Œuvres.
Vaugirard, 17 avril 1861
Bien cher enfant en N.S.,
J'ai retrouvé dans votre petite lettre mon Alphonse des meilleurs jours, ou
plutôt toujours le même Alphonse facile à démonter, mais aussi disposé toujours
à écouter la voix de la sagesse et de la foi qui ne tarde pas à parler au fond
de son cœur. Que Dieu daigne, cher enfant, vous maintenir dans cet esprit de
fidélité et de dévouement, qu'Il garde ce foyer de vraie charité qu'Il a mis
dans votre âme et qu'Il l'accroisse encore pour votre sanctification comme pour
le bien des œuvres!
Ainsi que vous le pensez bien, nous n'aurions donné à M. Halluin qu'une
demi-satisfaction par les moyens que nous aurions pu prendre pour votre
remplacement; les changements d'ailleurs sont rarement sans de grands
inconvénients, il faut du temps pour faire une position, pour connaître les
enfants et apprendre à les diriger; une expérience chèrement acquise par beaucoup
de peines et de travaux est, en un moment, perdue par un changement; il faut
ailleurs recommencer avec peines et difficultés nouvelles; les œuvres comme les
hommes en souffrent beaucoup. C'est donc une bonne et chrétienne inspiration
qui vous a été donnée ici évidemment par le bon Maître.
M. Halluin part; je finis, mais content de vous, plein de bonnes espérances et
bénissant Dieu qui vous maintient dans l'amour du bien et de la charité.
Je vous embrasse tendrement et les autres avec vous.
Votre ami et Père
Le Prevost
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