777  à M. Halluin

Un postulant quitte la Communauté. Etat des santés.

Vaugirard, 3 juillet 1861

            Cher Monsieur l'abbé et fils en N.S.,

            Je pense avec vous que nous avons fait, à l'égard de M. Clément, tout ce que la charité demandait de nous et que nos épreuves sont suffisantes pour ne nous laisser aucun doute sur sa vocation quant à ce qui concerne la Communauté. Je crois donc qu'il faut l'avertir définitivement qu'il doit au plus tôt prendre sa direction dans une autre voie. Quoique la Communauté n'ait aucune obligation envers lui, puisqu'il ne lui a rien apporté, et ne lui a point rendu de services équivalents aux charges qu'il lui causait, je veux bien concourir, pour cinquante francs, au voyage qu'il se propose de faire. Je vous envoie, en outre, 70f pour les deux mois qu'il a passés dans la maison d'Arras et 100f pour Maillard.

            La protectrice de cet enfant est toujours en retard et semble trouver long le temps de son apprentissage, mais je sais combien ce pauvre enfant est léger et demande de soins, je ferai donc en sorte qu'il ne soit pas encore délaissé par ceux qui l'ont soutenu jusqu'ici.

            Je serais bien aise que M. Planchat me dît s'il va de temps en temps à Amiens, s'il y exerce quelque action utile et si la petite communauté va bien, comme je l'espère, de ce côté. M. Caille pourvoira aux frais de voyage ou nous ici, s'il était besoin.

            Notre frère Georges [de Lauriston] est un peu souffrant, des mouvements de sang, se portant à la tête, sont fréquents pour lui, sans danger jusqu'ici, mais c'est un indice qui demande surveillance. Notre jeune Ernest [Vasseur], frère de M. Alphonse, reste fort languissant depuis un mois, le médecin pense néanmoins qu'il s'en tirera, il a une tumeur au côté; je le recommande à vos prières.

     Nous prierons bien pour la première communion de vos enfants. Les nôtres ont eu aujourd'hui [4 juillet] cette grande félicité, bien préparés, je l'espère. Tout s'est très bien passé. Que Dieu en soit mille fois béni!

            Adieu, cher Monsieur l'abbé, tout le monde ici vous est tendrement uni et vous assure avec moi de son respectueux attachement en N.S.

                                                                                             Le Prevost