Souhaits de fête. Remerciements au père Planchat.
Instances pour le renvoi d'un postulant.
Vaugirard, 15
juillet 1861
Cher
Monsieur l'abbé et fils en N.S.,
Je m'étais chargé, au nom de tous mes frères, de vous assurer qu'aucun de nous
n'oubliait que c'était aujourd'hui la fête de St Henry et que nous
avions à prier particulièrement pour vous et pour les trois Henry [MM.
Planchat, Guillot et Sadron] qui semblent s'être comme providentiellement
groupés autour de vous pour faire une famille tout fraternellement unie et
dévouée, puisqu'elle a au Ciel un même patronage, comme elle a sur terre une
même voie et une pareille fin. La lassitude et la multiplicité des dérangements
m'en ont empêché. Mais nous nous sommes souvenus de vous au T. St
Sacrifice, ceux qui l'ont pu ont offert pour vous la sainte communion.
Dieu aura entendu les désirs de nos cœurs, Il vous donnera de nouvelles grâces
pour croître en perfection et opérer chaque jour plus de bien pour son service.
Il vous récompensera, dès cette vie, par les fruits que produiront vos œuvres
et par la sanctification de tous ces pauvres enfants auxquels vous avez
consacré votre existence. Veuillez, cher Monsieur l'abbé, donner quelque petite
part de ces sentiments aux frères qui vous entourent et qui concourent à vos
travaux, comme nous les avons aussi compris dans nos vœux et souvenirs devant
Dieu.
J'ai été très consolé d'une bonne et longue lettre que m'a écrite notre cher
abbé Planchat, où il me dit les heureux résultats des deux retraites du Collège
et de la première communion chez vous. J'en bénis Dieu et j'espère que ce n'est
que le commencement du bien que pourra produire le séjour de notre bon abbé
chez vous.
Un mot de sa lettre me laisserait croire que M. Clément ne vous a pas encore
quittés. Je reste persuadé néanmoins que nous ne pouvons attendre de lui les
dispositions ni les actes qui le pourraient rendre utile à nos œuvres, même
dans l'avenir. Je pense donc que nos épreuves ayant été suffisamment faites,
nous ne pourrions sans détriment continuer les sacrifices que nous nous étions
imposés pour favoriser ses études.
Je pense que vous avez reçu l'envoi que je vous ai fait de 220f dans une lettre, savoir: 100f pour Maillard, 70f pour deux mois de séjour à
Arras de M. Clément, et 50f
que je croyais devoir lui accorder pour son départ. Je vous serai reconnaissant
de m'en accuser réception. Vous avez dû recevoir aussi les deux anges
adorateurs destinés à votre chapelle; ils ont été emballés et mis au chemin de
fer il y a plusieurs semaines.
Nous allons ici passablement. Le jeune f. Ernest [Vasseur] languit toujours,
mais semble pourtant se remonter quelque peu.
Nous nous préparons à fêter vendredi la fête de notre St Patron, St Vincent
de Paul; puisse-t-il obtenir pour ses indignes enfants quelque participation
des grâces qui ont été répandues sur lui et demander surtout pour eux
l'abnégation, l'ardeur du zèle et du dévouement.
Je vous réitère, cher Monsieur l'abbé, avec tous nos frères, l'assurance de
notre respectueux et cordial attachement en J. et M.
Le Prevost
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