783  à M. Halluin

Le personnel d'Arras. Confection de souliers pour les communautés de Paris.

Vaugirard, 7 août 1861

            Cher Monsieur l'abbé et fils en N.S.,

            Je vous renvoie, signé comme vous me l'avez demandé, l'acte pour l'emprunt au Crédit Foncier. Il nous semble, en effet, que ce moyen est le plus simple pour parer aux besoins du moment et qu'il n'engage pas l'avenir, puisque vous restez libre de rembourser quand vous le pourrez faire.

            Je m'étonne de la résistance de M. Clément, puisqu'il avait déclaré lui-même qu'il pouvait se rendre chez les Oblats, pour peu qu'il fût aidé dans son voyage. C'est à cette intention que j'ai envoyé 50f. Il ne peut indéfiniment rester chez vous, s'il ne vous est pas réellement utile. Je pense qu'à Paris, il serait reçu chez les Picpuciens qui desservent des missions.

            Je serai bien aise que notre jeune Leduc écrive ou à moi ou à M. Lantiez; nous l'exhorterons un peu, il est bon et consciencieux, j'espère qu'il se soutiendra.

            M. Myionnet et M. Emile [Beauvais] me prient de vous demander si, comme vous nous l'aviez offert il y a quelque temps, vous êtes encore en mesure de nous fournir quelques paires de souliers; en ce cas, nous vous demanderions d'en faire confectionner au plus tôt 25 paires dans les dimensions indiquées ci-contre, le plus tôt possible, car nous sommes fort à court, le départ de M. Leduc ayant mis la cordonnerie en souffrance et désorganisé momentanément le service. J'attendrai, en tout cas, un mot de réponse de vous sur ce point.

            Adieu, cher Monsieur l'abbé; si vous trouviez utile, dans le temps des vacances, de vous échapper quelques jours pour faire un peu de retraite, nous vous verrions avec plaisir. L'abbé Risse, que nous attendons au commencement de septembre, en aurait aussi satisfaction.

            Mille affections et respects de tous.

            Votre ami et Père en N.S.

                                                                                             Le Prevost