Nouvelles injonctions pour presser le départ d'un
postulant. Ne pas admettre de prêtre âgé.
Vaugirard, 4
septembre 1861
Cher Monsieur l'abbé et fils en N.S.,
J'étais absent pour un voyage de quelques jours quand votre lettre est arrivée
ici, j'y réponds en quelques mots seulement, trouvant à mon retour bien des
correspondances arriérées.
Pour ce qui regarde en premier lieu M. Clément, des épreuves prolongées nous
ont assez convaincus qu'il n'a point les qualités que demande notre vocation,
sa ténacité dans ses idées, le peu de souplesse de sa volonté, sa tendance à
s'isoler et à se mettre en dehors de tout, nous assurent qu'il ne conviendrait
ni à la famille ni à ses œuvres. S'il ne s'agissait que d'une question
d'argent, je consentirais encore à maintenir, au moins quant à présent, la
petite pension que je m'étais engagé à payer pour lui, mais je ne saurais le
considérer comme membre de la
Communauté et, s'il ne peut avancer dans les ordres qu'en
cette qualité, je ne pourrais en conscience le présenter comme tel aux
Supérieurs du Séminaire.
Les membres du Conseil pensent qu'on ne pourrait sans inconvénient admettre le
prêtre de 50 ans dont vous me parlez, ni comme membre de la Communauté, à cause de
son âge et des habitudes trop fortement prises, ni même comme prêtre
pensionnaire, parce que les étrangers, quels qu'ils soient, ne peuvent, sans
embarras, prendre place dans la maison qui déjà a fait quelques concessions de
ce genre et ne pourrait qu'avec détriment en faire un plus grand nombre.
M. Carment a remis à Vallé les 25f
que vous désiriez qu'on avançât pour lui.
Nos ff. de Grenelle, obligés de faire un emprunt pour la construction de leur
chapelle, me prient de vous demander quelles démarches vous avez faites pour
votre emprunt au Crédit Foncier, à qui s'adresse la demande et en quelle forme.
Ils sont un peu pressés d'avoir le renseignement, parce qu'ils savent que les
formalités sont un peu longues et retardent la solution.
Nous attendons M. Risse dimanche ou lundi. J'ai lu avec beaucoup d'intérêt une
lettre que vient de m'écrire M. Planchat, je lui écrirai prochainement. Je n'ai
pas bien compris quelle réponse il me demandait relativement au travail dont il
pourrait être chargé concernant les familles de vos enfants. Je ne me souviens
point précisément de quoi il s'agissait, et j'ai remis à M. Roussel la lettre
où il était question de cet objet.
Je vous écris un peu en hâte, ayant fait ces jours-ci une absence qui m'a mis
fort en retard.
Nous demeurons tous bien affectueusement unis à vous; croyez en particulier aux
sentiments de respect et de dévouement avec lesquels je suis en N.S.
Votre ami et Père
Le Prevost
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