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Jean-Léon Le Prevost
Lettres

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  • Lettres 701 - 800 (1860 - 1861)
    • 792  à M. Vasseur
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792  à M. Vasseur

L'obéissance, remède à la versatilité. Ne pas fuir la croix. Lutter en paix contre les tentations.

 

Vaugirard, 21 septembre 1861

            Bien cher enfant en N.S.,

            Je regrettais en effet que vous m'écrivissiez si rarement, mais je m'accusais moi-même de votre peu d'empressement, me souvenant que, parfois, je n'avais pu répondre sans retard à vos lettres; je tâche de faire mieux, j'écris quelques mots seulement, mais je tiens ma correspondance au courant. J'ai aussi de vos nouvelles par notre bon abbé Planchat qui est content, en ensemble, des deux maisons d'Arras et d'Amiens. Je ne crois pas, non plus que lui, qu'il y ait à s'inquiéter de vos alternatives si variées de dispositions, ni de cette humeur mobile qui fait que vous ne vous trouvez guère bien nulle part; cela tient à votre caractère en grande partie; votre frère a la tête aussi extrêmement mobile. Dieu, sans doute, qui sait de quelle argile nous sommes faits, regarde ses pauvres créatures avec indulgence et daignera leur faire miséricorde; Il a mis d'ailleurs en vous, comme contrepoids à cette instabilité d'esprit, un certain sentiment du devoir qui vous retiendra toujours, je l'espère, et vous empêchera de compromettre votre avenir de chrétien et de religieux. Aimez l'obéissance, cher enfant, croyez aux lumières des autres plutôt qu'aux vôtres, car, en ce qui vous concerne personnellement, votre propre jugement vous égarerait infailliblement.

            Prenez en patience les petites contrariétés que vous pouvez trouver dans votre emploi; c'est la croix ici, comme c'était la croix ailleurs; vous fuyez la croix avec impatience et aversion, elle vous suivra partout; mieux vaudrait la prendre bravement que la porter avec mécontentement et répulsion; vous auriez alors la paix et un secours plus grand de la grâce de Dieu.

            Lisez les chapitres XI et XII du 3e livre de l'Imitation; je crois que vous y trouverez consolation.

            Quant à vos luttes contre la chair, c'est le sort commun, ce sont là les combats du Seigneur; à travers tout, vous restez sur pied. Dieu ne vous abandonne pas, le temps passe et chaque jour amène quelque mérite; ainsi est la vie. Dans une autre condition, telle que la rêve votre imagination dans les mauvais moments et sous l'inspiration de l'esprit de malice, vous ne seriez pas plus tranquille, si vous vouliez rester chrétien réellement; donc, demeurezDieu vous a mis, où son appel vous demande encore et où vous trouverez la paix si vous la cherchez dans son bon plaisir, dans le soin de sa gloire et dans l'application à votre salut.

            Adieu, cher ami, faites du bien à tous ceux qui vous entourent, vous serez content et vous vous plairez à Amiens ou en quelque autre lieu que Dieu vous marquera.

            Je vous embrasse tendrement en J. et M.

                                                                                             Le Prevost

 

 




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