799  à M. Halluin

Mgr de Ségur prêche la retraite aux persévérants. Injonction d'avoir à congédier l'un des surveillants de la maison.

Vaugirard, 25 octobre 1861

            Cher Monsieur l'abbé et fils en N.S.,

            M. Myionnet, à son retour, nous a rapporté de bonnes impressions de son séjour à Arras, il espère bien de l'avenir, Dieu protège toujours visiblement votre chère maison.

            Je voulais vous écrire aussitôt après l'arrivée ici de M. Myionnet au sujet de M. Clément, la retraite de nos persévérants, donnée par M^gr de Ségur ces jours-ci et close seulement d'hier, m'a empêché de le faire aussi vite que je l'aurais voulu. Je vous prie, cher Monsieur l'abbé, de tenir fermement à la décision que M. Myionnet avait signifiée à M. Clément et d'exiger qu'il quitte votre maison dans le délai de huit jours qui lui a été marqué. A cette fin, je crois qu'il est essentiel d'avertir sans retard les directeurs du Séminaire que vous n'entendez nullement appuyer M. Clément et qu'il demeure et demeurera étranger à la Communauté. Ce malheureux jeune homme abuse trop à la fin de notre longanimité et il est temps de mettre un terme à une situation qu'il ne nous convient point de tolérer davantage. Si M. Clément se retire sans difficulté et comme il convient à un homme de quelque sens, vous pourrez lui remettre pour moi 50f et lui délivrer un certificat. S'il ne se rend pas résolument et sagement à l'injonction que vous lui ferez formellement de quitter votre maison, écrivez-moi, je vous prie, sans retard. Pour vous épargner l'ennui de vous commettre avec cet homme, j'enverrai immédiatement M. Myionnet avec charge expresse de vous délivrer d'une contrariété que je regrette d'avoir causé à votre maison, en y plaçant un sujet qui ne devait point y trouver place. Il ne nous est pas ordinaire d'en venir à de pareilles mesures, mais nous n'avons non plus, grâces à Dieu, pas rencontré jusqu'ici tant d'obstination, d'inintelligence et d'oubli des convenances. J'attendrai, cher Monsieur l'abbé, votre réponse pour prendre les dispositions que le cas pourra demander.

            La retraite de nos persévérants a été parfaite, toute la maison s'en est ressentie, la présence de M^gr de Ségur, qui est un véritable saint, édifiait tout le monde et sera pour nous une bénédiction, nous en avons la confiance.

            Mille affections à tous.

            Votre dévoué ami et Père en N.S.

                                                                                             Le Prevost