Peine causée à MLP. par la débilité de certaines
vocations; confiance néanmoins dans l'avenir encore inaperçu de l'Institut.
Vaugirard, 8 novembre 1861
Octave de la Toussaint
Bien cher ami et fils en N.S.,
Je vais examiner votre manuscrit avec attention, je vous dirai ensuite ce qu'il
m'en a semblé.
Je vous remercie de vos bonnes paroles, je devrais consoler tout le monde et je
suis heureux, au contraire, d'accepter des paroles encourageantes; je ne
désespère pas le moins du monde de notre avenir, mais il se dessine trop
vaguement pour me faire un appui sensible, je ne me repose qu'en Dieu
seul; où trouver quelque fond solide hors de là? La débilité de cette multitude
de pauvres âmes qui ont traversé ces temps derniers la Communauté m'a donné
une sorte d'ennui et de doute général qui me lasse et me brise; mais j'accepte
cette amertume et la supporterai, je l'espère, le Seigneur aidant; elle passera
d'ailleurs avec quelque peu de temps. Je retournerai vous voir et j'ai aussi
l'intention de réunir le Conseil à Grenelle. Ayons bonne espérance, je crois
avec vous que toute épreuve prépare quelque effusion nouvelle des grâces et des
bénédictions de Dieu.
Adieu, cher ami, mille affections à tous, je vous embrasse en J. et M.
Votre ami et Père
Le Prevost
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