Encouragements à guider et à soutenir les frères. Ne pas
excéder les bienfaiteurs par trop de demandes. La circulaire
Persigny contre la SSVP.
Vaugirard, 15
novembre 1861
Bien cher ami et fils en N.S.,
Je vous remercie de vos lettres pleines de détails intéressants pour moi,
puisqu'ils concernent nos frères, leurs œuvres, leur état, leurs dispositions;
continuez à leur servir d'appui, de conseil, de consolation surtout, car, au
jour le jour, les épreuves leur sont ménagées comme à tous; je me plais à
penser que c'est par la miséricorde du Seigneur que vous êtes placé près d'eux
pour les leur rendre plus supportables et leur apprendre à s'en faire un trésor
de mérites.
J'ai eu occasion de voir S. Em. hier et lui ai demandé de trouver bon que votre
absence se prolonge sans terme précis; Mgr y a donné son
assentiment; les dispositions restent toujours les mêmes à Grenelle; attendons,
le temps ou plutôt la lumière de Dieu nous éclairera.Vous savez les épreuves de
la Société de
St-Vincent de Paul327; elle fait de son mieux pour en
amoindrir l'effet, mais le Conseil Général et les Conseils provinciaux sont définitivement
dissous, le coup est rude, elle ne périra pas néanmoins, ses membres gardent
confiance.
de Persigny
Votre petite lettre à M. Brice lui a été remise par M. Georges [de Lauriston]
et j'avais autorisé l'achat d'une partie des livres demandés par vous, je ne
sais s'ils vous ont été envoyés, M. Brice étant à ce moment repris d'une
indisposition qui l'a retenu quelques jours à la chambre; il va mieux
présentement; de divers côtés, quelques plaintes me sont venues sur les
demandes multipliées et excessives que vous faisiez de livres, etc.; une dame,
bien bonne pourtant, m'a fait dire entre autres qu'elle ne pouvait satisfaire à
toutes ces exigences; mettez-y donc de la mesure, cher ami, et dans les
demandes et dans les distributions.
Assurez tous nos frères de mes tendres affections, dites en particulier à notre
bon abbé Halluin que je désire bien que vos correspondances avec moi ne
l'empêchent pas de m'écrire aussi souvent qu'il le pourra, ses communications
avec moi ayant une utilité bien grande pour maintenir et accroître l'union
entre nous.
Invitez notre petit f. Auguste [Leduc] à m'écrire, nous lui sommes tendrement
attachés, j'espère qu'il gardera sa tranquillité.
Adieu, mon bien bon ami, souvenez-vous bien fidèlement de nous au St
Sacrifice, nous ne vous oublions pas ici de notre côté.
A vous dans les Sacrés Cœurs de J. et de M.
Le Prevost
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