Mouvement de personnel pour Amiens. Demande de rapport
statistique annuel.
Vaugirard, 15
janvier 1862
Mon bien bon ami et fils en N.S.,
J'ai reçu vos lettres bonnes et dévouées et soumises comme toujours. J'ai vu
avec joie, par la dernière, que notre f. Alphonse [Vasseur] était rentré dans
les bons sentiments qui font le fond de son être et dont il ne se départ que
dans les moments où son esprit monté et troublé nuit à la rectitude naturelle
de son jugement. Je ne perds pas de vue les besoins de votre maison et
j'examinerai attentivement ce que la situation peut demander, mais il m'eût été
pénible d'avoir comme la main forcée et d'être obligé à un changement qui m'eût
été comme imposé par une disposition d'esprit imparfaitement soumise.
Je compte envoyer assez prochainement quelqu'un de Vaugirard à Amiens; il
pourrait, à cette occasion, s'entretenir avec vous et reconnaître ce qui pourrait
être de mieux dans l'intérêt de votre petite communauté et de ses œuvres.
Vos deux jeunes postulants, Alexandre [Legrand] et Lemaire vont bien jusqu'ici,
nous avons bonne espérance; en ensemble, nous allons présentement en assez
bonne voie.
Je vous serai obligé de faire préparer un petit relevé de votre situation,
sommairement, avec un aperçu aussi sommaire de vos comptes; l'an dernier, je
vous avais demandé ce petit renseignement, je ne l'ai point reçu.
Adieu, mon bien cher ami, le travail nous presse fort vivement dans cette
saison et m'oblige à rendre mes correspondances plus courtes que je ne le
voudrais.
M. Risse est retourné à Metz, emmenant avec lui les ff. Georges de Lauriston et
Luzier. Nous gardons la meilleure impression de son séjour parmi nous.
Votre tout affectionné ami et frère en N.S.
Le Prevost
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