Le frère Brice bientôt à Arras. Nouvelles d'une dame
secourue par le père Planchat.
24 janvier
[1862]
Bien cher ami et fils en
N.S.,
Je joins ces deux mots à la lettre de M. Carment pour vous dire que nous avons
expédié les diverses lettres que vous nous avez envoyées ces jours derniers.
J'enverrai le plus tôt possible M. Brice à Arras, mais il faut que je le dégage
de divers emplois qu'il a et que j'avise à le remplacer, cela entraînera
quelques jours de délai; je le regrette puisque vous êtes chargés à Arras plus
que de coutume.
M. Legentil, qu'on a dû consulter pour l'asile demandé à St-Charles
pour le M. de la panification, a jugé que le défaut de locaux libres en ce
moment rendrait la chose impraticable. Il me semble qu'aux Jeunes Ouvriers de
Nazareth, rue Montparnasse, ce ne serait pas impossible.
Je me suis entretenu avec Mme Duhamel de sa position; elle m'a dit
avec un air de sincérité et en entrant dans quelques détails que, sans s'être
notablement améliorée, sa situation présente est moins mauvaise qu'en d'autres
moments; elle a obtenu, outre sa pension de 500f, plusieurs secours du
Ministère de la Guerre;
l'an dernier, 500f
de l'Empereur; elle renouvelle sa demande pour obtenir quelque subside du même
genre aux Tuileries pour cette année; elle vient d'obtenir une deuxième
concession de terres en Algérie sous le nom de sa fille; la première, sous son
nom, va commencer à rapporter cette année un revenu de 300f. En ensemble, elle m'a
dit que, présentement, elle se tirait à peu près d'affaire.
Mille affections à tous, à notre p. Halluin en particulier; j'espère qu'il n'a
gardé aucun chagrin sur l'avis que j'ai donné touchant l'admission dans
l'établissement de l'instituteur qui lui avait été recommandé.
Votre ami et Père
Le Prevost
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