M. Léon Guichard va renforcer Amiens.
Vaugirard, 13
février 1862
Bien cher ami et fils en N.S.,
J'ai
examiné bien attentivement qui nous pourrions envoyer pour vous donner aide
et faciliter vos services et j'ai, de concert avec nos frères du Conseil,
désigné M. Léon Guichard pour se rendre près de vous. Je pense qu'il pourra
partir lundi prochain. M. Jean [Gauffriau], qui le connaît, pourra vous dire
qu'il est intelligent, habitué aux surveillances, se prêtant à tout, d'un bon
caractère, pieux et régulier; c'est de tous points un bon sujet, attaché à la Communauté et sur
lequel elle peut, je crois, bien compter. Il complétera heureusement le
personnel de votre maison. Je lui remettrai une petite somme de 80f environ qui m'est venue à
différentes fois par M. Marinier, elle servira à ce bon jeune homme à se rendre
dans son pays ou en quelque autre lieu où il trouverait un emploi convenant à
sa faible santé. Je pense que vous l'avez déjà averti qu'il semblait
définitivement impossible que notre genre de vie pût lui convenir.
Je suis bien aise que M. Jean suive les cours du Séminaire, je l'invite bien à
n'y mettre aucun retard, dès qu'il aura pu prendre ses dispositions à cet effet
avec vous. J'attendrai une prochaine lettre de lui, j'en joins ici une reçue
aujourd'hui pour lui.
J'espère que tout va bien chez vous; nous n'avons ici rien de notable, nous
marchons dans les conditions ordinaires. On est content à Metz et à Arras;
allons toujours devant nous, travaillant en simplicité de cœur et comptant sur
l'assistance constante de notre divin Seigneur.
Assurez tous nos frères de mon cordial attachement et des bons souvenirs de
notre entourage; que la charité soit toujours en nos cœurs et dans tous nos
actes.
Votre affectionné et dévoué ami et Père en N.S.
Le Prevost
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