Nouvelles de l'œuvre
des Jeunes Ouvriers. Veiller à ne pas s'endetter davantage.
[mars ou avril 1862]
Mon cher enfant en N.S.,
Je ne refuse pas un peu d'aide pour la mère de notre jeune Léopold [Moutier],
mais il doit parler aujourd'hui à sa grand-mère, nous verrons ce qu'elle fera;
il serait bien, je crois, si elle ne se montre pas bien disposée, que M. Hello
lui fît une petite visite pour lui représenter amicalement qu'en femme
chrétienne, elle ne peut refuser d'aider un peu sa belle-fille, ni porter
volontairement entrave à la vocation de son petit-fils, qu'elle est bien âgée,
que ce serait mal se préparer à aller à Dieu.
Nous n'apercevons personne de bien convenable pour les Jeunes Ouvriers; il est
vraiment nécessaire que M. Audrin prenne au moins quelque peu l'air et les
habitudes de la vie commune. Recommandez beaucoup à M. Boucault de tout faire
charitablement pour empêcher M. Girard de se dégoûter de l'œuvre des Jeunes
Ouvriers, ce serait une faute et un vrai malheur pour l'œuvre.
Je ne crains pas vos richesses, mais je regrette cet état de dettes
perpétuelles où vous mettez vos patronages; vous deviez 1.200f, disiez-vous,
sont-ils payés et, s'ils le sont, ne préparez-vous pas de nouvelles dettes?
Voila ce qu'il me semblerait bien d'éviter, quand il ne s'agit pas de choses
vraiment essentielles ni urgentes.
Adieu, mon cher enfant, ce sont là des observations, non des reproches; je vous
aime toujours en N.S. et suis
Votre affectionné ami et Père
Le Prevost
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