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Jean-Léon Le Prevost
Lettres

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  • Lettres 801 - 900 (1861 - 1863)
    • 843  à M. Caille
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843  à M. Caille

Etat des santés. Mouvement de personnel. Admission d'un postulant ayant des charges dans le monde.

 

Vaugirard, 5 juillet 1862

            Mon bien bon ami et fils en N.S.,

            J'ai bien tardé à vous dire que nous avions appris avec une vive sollicitude votre maladie d'abord, puis ensuite celle de notre f. Jean [Gauffriau]. Nous avons reçu, il est vrai, presque immédiatement des nouvelles rassurantes sur vous; je n'eusse pas toutefois négligé de vous écrire quelques mots d'encouragement et de sympathie affectueuse, si un concours de circonstances ne se fussent jetées à la traverse en ce moment. J'ai été heureux d'apprendre par M. Carment que vous étiez maintenant remis et que l'indisposition de M. Jean ne paraissait pas avoir la même gravité qu'avait eue la vôtre. Je vous prie néanmoins, mon bon ami, de m'écrire bientôt pour me donner quelques détails sur son état. J'avais pensé, comme je vous l'ai dit à votre dernier voyage ici, à le faire revenir près de nous pour se reposer un peu avant la reprise sérieuse de ses études théologiques; son indisposition rendra ce repos encore plus opportun; je pense que vers la fin du mois, plus tôt si vous le jugez mieux encore, il pourrait revenir à Vaugirard. J'ai pourtant besoin de voir avec nos frères, au préalable, comment nous le pourrons faire remplacer; je vous dirai prochainement quel moyen nous paraît être le meilleur; nos ressources restent toujours faibles, eu égard à nos besoins, soit parce que nous sommes fort chargés, soit parce que la plupart de nos sujets sont fort jeunes; nous aviserons de notre mieux à ne point vous laisser en souffrance.

     Nos enfants ont fait ici, jeudi, leur première communion; je ne sais si on avait pris soin de les recommander aux prières de votre maison; je vous demande au  moins, à vous et à votre entourage, de prier pour leur persévérance; ils étaient en très bonne disposition et nous ont donné beaucoup de consolation; ils étaient en tout 53, tant renouvelants que communiants pour la première fois.

            Nous allons assez bien ici et au dehors aussi; l'abbé Hello est à Arras où il donne la retraite de première communion. Notre nouvel ecclésiastique, l'abbé Braun, prend bien sa position parmi nous, mais il est déjà presque entièrement absorbé par l'œuvre des Allemands à Grenelle. Un autre [V. Marty], très aimable et capable, se présente; malheureusement, dans sa confiance et par un amour filial peut-être trop peu réfléchi, il a répondu pour son père jusqu'à concurrence d'une somme assez considérable; je crains bien qu'il n'y ait là un obstacle difficile à surmonter, parce qu'il ne pourrait guère être levé qu'en imposant à la Communauté des sacrifices assez lourds; nous examinerons toutefois la chose devant Dieu parce que, de l'avis de son directeur, homme des plus éclairés, la place de ce jeune et pieux jeune prêtre serait au milieu de nous; si le Seigneur y met la main, les obstacles, quoique graves, ne pèseront pas assez pour empêcher l'union de se consommer. Dans le cas où ce sujet, vraiment de choix, d'un caractère très souple et très conciliant, fort pieux surtout, parlant bien, vous serait destiné, trouverez-vous possible de vous imposer quelque sacrifice, pendant deux ou trois ans, pour aider à le libérer de ses engagements? Mlle de Lupel et le bon Monsieur si bienveillant (j'oublie son nom) ne feraient-ils pas aussi quelque sacrifice pour vous assurer un si précieux avantage? Je serais bien aise que vous examiniez la chose pour que je puisse combiner les divers moyens qui seraient à réaliser si nous devions définitivement résoudre affirmativement la question de son entrée parmi nous.

            Adieu, mon bien bon ami, mille affections à nos frères, au f. Jean tout particulièrement; je voulais lui écrire deux mots, je crains de n'en point trouver le temps aujourd'hui, le cœur y est, mais je deviens lent dans l'action; je suis aussi plus chargé ici, l'abbé Lantiez étant maintenant à Grenelle.

            Croyez bien, mon bon ami, à tous mes sentiments de tendre affection en N.S.

            Votre dévoué ami et Père

                                                                                             Le Prevost

 

P. S. La somme pour laquelle le bon abbé a répondu dépasse 8.000f. Il garderait la responsabilité de la dette et se reconnaîtrait régulièrement débiteur de la Communauté pour autant qu'elle lui ferait des avances; peut-être, en réunissant nos moyens, arriverions-nous à couvrir cette dette si courageusement contractée.

 

 




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