Demandes de subsides pour libérer un postulant de ses
dettes.
30 juillet
1862
Bien cher ami et fils en N.S.,
Je rassemble assez péniblement les 6.000f qui me sont nécessaires pour libérer M.
l'abbé Marty des difficultés financières qu'il a acceptées pour son père; nous
n'arriverons pas absolument à parfaire cette somme avec les dons du dehors, et la Communauté aura
quelques sacrifices propres à s'imposer. La maison de Nazareth s'est exécutée
avec beaucoup de bon vouloir et, malgré sa pauvreté, m'a donné pour cette
dépense 600f
provenant d'un ouvrage que M. Maignen a vendu. J'ai pensé, mon bon ami, que
l'intérêt ici en question vous paraîtrait assez grave pour motiver de votre
part un petit concours qui allège la charge pesant sur nous. Si vous pouviez me
donner 300f
sans trop vous gêner, je vous en serais reconnaissant avec tous nos frères du
Conseil qui ont unanimement décidé que nous devions nous attacher M. Marty. je ne puis prévoir absolument quelle
destination il aura; je crains qu'il ne soit obligé d'aller trois mois au moins
pour remplir provisoirement une place de précepteur que lui avait donnée l'Archevêché
pour l'aider à se libérer de la dette qu'il a acceptée; il devra ensuite vivre
un peu de temps dans la
Communauté pour s'y attacher et en prendre l'esprit; tout
cela peut nous mener bien loin et ne laisse guère de claire prévision.
Adieu, mon bon ami, croyez à tous mes sentiments de tendre affection en N.S.
Votre ami et Père
Le Prevost
|