Sollicitude de
MLP. pour la santé de ses frères. Difficulté de pourvoir au remplacement d'un
malade.
Vaugirard, 1er septembre 1862
Bien cher Monsieur l'abbé et fils en N.S.,
M. Planchat nous écrit que notre frère Augustin [Déage] ne se trouve point
mieux, quoiqu'il ait changé d'air et d'occupations et que le médecin croirait
utile pour lui qu'il prît, pour un temps, un repos plus complet. Je suis bien
contristé de ce contretemps qui va vous priver d'un aide sur le secours duquel
vous pouviez compter et qui, mieux qu'aucun de nos frères, pouvait doucement
amener la conduite et la discipline de vos enfants au point où vous la pouvez
souhaiter. C'est à lui que nous devons l'ordre, vraiment excellent, établi
présentement à Vaugirard et tout ce que nous pouvons faire maintenant qu'il
nous manque, c'est de maintenir à peu près les choses comme il les avait
posées. Je vous engage donc bien, cher Monsieur l'abbé, à examiner sérieusement
si, avec des temps de repos et peu de contention pour le moment, on ne pourrait
le rétablir aussi bien que par un séjour prolongé dans sa famille; si toutefois
le soin de sa santé et aussi le bien de votre maison demandent absolument ce
dernier moyen, il faut bien s'y résigner, mais je le regretterai, pour moi,
bien vivement, voyant là une occasion, que je regardais comme providentielle
dans l'intérêt de votre Maison, éloignée et peut-être indéfiniment ajournée.
Acceptons ce que le Seigneur voudra régler et confions-nous à sa
miséricordieuse bonté. Nous n'apercevons en ce moment aucun moyen de combler le
vide que son absence va faire chez vous, s'il est définitivement obligé de
prendre un congé. Nous chercherons de nouveau et aurons toute la bonne volonté
possible de vous donner secours.
M. Planchat me dit que le voyage de M. Guillot s'est effectué sans accident, je
me réjouis de son bon retour; nous contribuerons ici pour 40f aux frais, parce qu'ils
sont un peu lourds; nous payerons aussi le voyage de M. Augustin, s'il est
obligé de s'éloigner. Notre maison est pourtant ici bien endettée et mille
charges lui tombent à la fois présentement; mais il faut nous confier à la Providence qui nous a
toujours traités si tendrement.
Adieu, cher Monsieur l'abbé, partagez avec notre cher M. Planchat et tous nos
autres frères les sentiments de cordiale affection de toute la famille et les
miens bien particulièrement.
Votre dévoué ami et Père en N.S.
Le Prevost
Je recommande aux prières de votre maison le père de notre f. M. Abel du Garreau,
décédé samedi dernier en sentiments fort chrétiens.
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