Impression au retour de son voyage à Metz. Questions
financières. Ornements liturgiques : Vaugirard se trouve dans une "pauvreté renforcée".
Vaugirard, 28
octobre 1862
Bien cher ami et fils en N.S.,
Nos bons anges nous ont assistés dans notre voyage qui s'est très bien passé,
un peu longuement, puisque nous n'étions rendus à Vaugirard qu'à 11h.1/2 du
soir, mais sans grande fatigue pour aucun de nous.
Je garde, pour ma part, la plus douce impression de mon court séjour à Metz;
l'accueil si cordial, si bienveillant qu'on m'y a fait m'a touché profondément;
j'en remercie Dieu et j'y vois aussi un témoignage de l'affection qu'on porte à
votre œuvre et à vous. Quant à vos bons jeunes gens, leur esprit m'a paru
excellent, plein de simplicité et de bonne volonté. Paix aux hommes de bonne
volonté, j'espère que le Seigneur les bénira avec prédilection. Les deux jeunes
sujets qui m'ont accompagné prennent très bien leur position: [Alfred] Noël a
reçu un parfait consentement de sa mère et toutes sortes d'encouragements de la
part de ses protecteurs; [léon]
Vion écrira bientôt à ses parents; l'un et l'autre vous assurent de leur
respectueux attachement.
J'apprends avec joie les bonnes dispositions de nos frères; je suis heureux de
m'être trouvé quelques instants au milieu d'eux en famille, d'avoir prié avec eux,
d'avoir offert le St Sacrifice dans votre petite chapelle; j'espère
que le Seigneur aura agréé les vœux ardents que j'ai faits pour vous tous. Ne
manquez pas de dire à chacun mes bons souvenirs, sans oublier nos chers petits
frères coadjuteurs, non plus que le bon M. Joly auquel je me sens bien
cordialement uni. Je n'ai pu encore m'occuper des renseignements qu'il m'a prié
de prendre, dès que j'aurai quelque chose d'un peu précis, je l'en avertirai;
jusque là, s'il veut m'écrire, je recevrai sa lettre avec grand plaisir.
J'accorde la permission que vous demandez, mais à titre d'essai, parce que le
repos vous est bien nécessaire. Vous me direz dans quelque temps si vous n'en
éprouvez point de lassitude.
Je vous envoie un semestre de
la pension de
M. Jean [Gauffriau], ci
250f
J'enverrai, dès que je pourrai, un ornement vert, je n'ai pu encore m'en
occuper, ce sera dans les simplicités, nous sommes d'une pauvreté renforcée en
ce moment. J'enverrai aussi le surplis de M. Jean et ses souliers.
Adieu, bien cher ami, croyez à mes plus tendres sentiments comme au dévouement
avec lequel je suis, en J. et M.,
Votre ami et Père
Le Prevost
Respects à tous ceux qui sont si bons pour nous, au bon M. Lefebvre en
particulier.
Affections à M. Thiriot.
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