Nouvelles de la Communauté.
Vaugirard, 22
décembre 1862
Cher Monsieur l'abbé et fils en N.S.,
Notre jeune f. Hournon m'écrit qu'il éprouve ennui et dégoût de la vie
religieuse et qu'il désire rentrer dans le monde. Je crois qu'il doit réfléchir
mûrement avant de prendre un parti si grave pour son avenir; je lui écris en ce
sens, l'invitant à attendre que M. Lantiez aille faire sa visite à Arras, afin
de causer avec lui et de bien s'assurer qu'il n'a point vocation pour le
service de Dieu dans les œuvres.
M. Planchat me dit qu'un prix a été donné en mon nom à votre distribution
dernière; je vous prie de l'avertir que M. Emile [Beauvais] lui enverra, par la
plus prochaine occasion, les 5f,
montant de ce prix.
L'incendie du Petit Séminaire doit, à ce qu'il pense, diminuer un peu les
aumônes qui vous reviennent ordinairement. Je croyais que ce Séminaire était
assuré et qu'il ne subirait guère de perte, en suite de son incendie; espérons
que Dieu, dont la miséricorde et la puissance pourvoient à tout, n'oubliera
point votre maison et vos chers orphelins. Cette circonstance donnerait lieu
d'examiner peut-être si on ne pourrait essayer de créer à l'établissement
quelques ressources moins éventuelles au moyen d'une souscription ou autrement.
Nous allons assez bien, en ensemble, ici. Un nouveau f. ecclésiastique, homme
de vertu et de mérite, M. l'abbé Chanteaud, du diocèse de Limoges, nous est
accordé par le bon Evêque qui est des amis de M. Myionnet, et entre dans la Communauté. Il sera
appliqué à la maison des Jeunes Ouvriers, rue Montparnasse.
Cherchons, cher Monsieur l'abbé, toute notre force, tout notre secours dans le
Cœur du divin Seigneur. Il a dit: Demandez, et vous recevrez339.
Demandons incessamment, nous obtiendrons sa grâce et le reste par surcroît.
Votre dévoué ami et Père en N.S.
Le Prevost
Mille affections à nos ff., au bon abbé Planchat en particulier.
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