Annonce de son mariage. Ne pas prévenir la Conférence.
18 juin 1834
Monsieur,
Au milieu des mille préoccupations et
embarras d'un mariage tout près de s'accomplir, je ne veux pas cependant
négliger le soin de vous l'annoncer plus précisément que je ne l'avais fait
jusqu'ici; je dois trop aux sentiments de bienveillance et d'intérêt que
vous
m'avez accordés pour n'être pas assuré que vous prendriez part à un événement
si grave pour moi, si décisif pour mon avenir.54
Vous avez pu apprendre, indirectement,
je crois, que ce mariage s'écarte en quelques points des convenances
habituellement recherchées; toutefois, suivant les sentiments que vous-même
inspirez, je l'ai si sincèrement mis sous la protection de Dieu, j'ai si fort
cherché sa volonté que je dois croire enfin l'avoir ainsi trouvée et prendre la
confiance qu'Il ne nous abandonnera pas.
Je l'espérerai surtout, Monsieur, si vous voulez bien
m'aider de vos prières, si demain, en particulier, jour de mon mariage, vous
avez la bonté de me recommander à Dieu.
J'y puis compter, je le sais, et vous en remercie d'avance, vous priant de
recevoir en même temps, Monsieur, l'assurance du respectueux attachement avec
lequel je suis
Votre dévoué serviteur
Le Prevost
P. S. Je désirerais que ce fait tout privé ne fut point
annoncé particulièrement à la
Conférence, je craindrais que mes rapports de fraternité avec
ses membres n'en fussent, sinon altérés, du moins changés; ils me sont doux
ainsi, je désire les garder.
Permettez-moi votre obligeance pour avertir M. de Francheville à son arrivée
qu'il doit s'adresser, pour l'admission dans une institution, d'une jeune fille
dont il m'a parlé, à Mlle Bidard, rue du Petit Bourbon, n° 2. Cette dame, qui est prévenue par moi, a le moyen de
faire réussir cette affaire, et surtout une charité, qui entraîne tout à bien.
Je serai 3 semaines absent; j'ai laissé une note à M. de
Flers sur nos familles; il les visitera régulièrement.
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