Affectation de M. Planchat comme secrétaire de MLP.
Vaugirard, 19 janvier 1863
Mon bon Père Lantiez,
M. Père Supérieur vous laisse à décider avec M. Halluin ce qui convient mieux
pour notre bon petit Charles Lenoir. Si M. Halluin recevait encore pour cet
enfant une indemnité, M. Le Prevost pense qu'elle devrait être perçue le plus
longtemps possible au profit de Vaugirard, si décidément il y entrait. Par
bonheur, j'ai su en général me présenter comme un passant. Pour moi-même, je
suis, je vous l'assure, dans l'indifférence. Si deux sentiments me
partageaient, ce serait, il me semble, celui de la peine de notre bon p.
Halluin, des besoins de nos enfants d'Arras et du quartier St Géry
d'une part, d'autre part le sentiment des besoins de Vaugirard, et surtout de
M. le Supérieur.
J'ai répété ces trois jours au St Sacrifice le fiat voluntas, je
demande à Dieu par Marie et Joseph de le dire de tout mon cœur, en oubliant
entièrement mes goûts personnels et mes affections.
Tout à vous dans les Sacrés Cœurs
L'abbé Planchat, pr.
Mon bon abbé, M. Planchat vous dit mon sentiment en même temps que le sien
propre; je regretterais bien de mettre M. Halluin en peine, quoique à vrai
dire, nous puissions utiliser davantage M. Planchat ici qu'à Arras; je
suspendrai donc la décision définitive jusqu'à votre retour sur ce point;
assurez M. Halluin de nos sincères affections et prenez-en vous-même votre
part.
Mille amitiés à nos frères
Le Prevost
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