Mouvement de personnel nécessité par l'état de santé du
père Hello en repos à Chaville. M. Planchat ne peut se rendre
à Arras. Faute de locaux, un jeune ouvrier ne peut être hébergé à Nazareth.
Abandon à Dieu dans les épreuves: "Il proportionnera sa grâce à nos
besoins".
Vaugirard, 26
février 1863
Bien cher Monsieur l'abbé et fils en N.S.,
Notre bon abbé Planchat a dû vous écrire déjà pour vous dire l'embarras
momentané, je l'espère, que nous apporte l'état de santé de M. l'abbé Hello qui
s'est trouvé tellement épuisé qu'il a dû forcément interrompre ses travaux et
se retirer à Chaville dans une sorte d'impuissance absolue. Les soins qu'il reçoit
et le repos ont déjà adouci sa souffrance, mais on ne présume guère qu'il
puisse reprendre sa place à Nazareth avant les derniers temps du carême. Jusque-là, M. Planchat, obligé
de le suppléer, ne pourra guère se rendre à Arras. Je crains que ce nouvel embarras
n'ajoute à vos difficultés. Vous avez heureusement des séminaristes pour les
catéchismes, c'est un grand point, mais pour les confessions, comment vous
arrangerez-vous pour ne pas trop laisser vos enfants en souffrance? J'espère
que la Providence
vous suscitera quelques secours pour subvenir à ce besoin momentané.
Nos ff. de Nazareth n'ont point en ce moment la possibilité de donner asile à
M. Simonnet aux Jeunes Ouvriers, l'établissement récent d'une chapelle les
ayant privés de quelques locaux qui étaient libres jusque-là. Ils pensent
d'ailleurs qu'il est de toute impossibilité que ce bon Monsieur mette à fin ses
affaires, s'il n'est sur les lieux pour un temps indéfini. Ils pensent donc
qu'il faudrait lui trouver un petit emploi qui, tout en lui assurant le pain
quotidien, lui laisserait le loisir de suivre l'exécution de ses projets. Cette
combinaison serait assurément la meilleure. M. Planchat et nos MM. de Nazareth
chercheront de grand cœur quelque voie pour seconder les vues de ce bon
Monsieur; s'ils trouvent quelque occasion favorable, ils s'empresseront de l'en
avertir.
Nous recevrons avec joie de vos nouvelles; nous avons été, pour nous, plus
éprouvés que de coutume du côté des santés. Nous avons perdu un de nos enfants,
un autre nous donne de sérieuses inquiétudes. Les maux de tête ont aussi leur
cours et nous ont causé de grandes difficultés. Que la sainte volonté de Dieu
soit faite; s'Il nous éprouve, Il proportionnera sa grâce à nos besoins.
Adieu, cher Monsieur l'abbé, croyez bien à tous nos sentiments les plus
affectueux et les plus dévoués en N.S.
Mille amitiés et souvenirs à nos frères.
Le Prevost
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