Conseils de prudence avant que M. Caille ne fasse
l'acquisition d'une propriété.347 Il s'en remet à son jugement.
Vaugirard, 10 mai 1863
Bien cher ami et fils en N.S.,
M. Lantiez n'était plus à Arras quand votre lettre lui a été envoyée, elle lui
est revenue à Grenelle.
Je crois qu'il peut y avoir avantage à l'acquisition projetée par vous, si le
chemin qui y conduit n'oblige pas à traverser la ville dans des quartiers
populeux, ce qui ne manquerait pas, à la longue, de vous créer des
difficultés, et aussi si vous n'avez pas de frais notables à faire aux
bâtiments, car vos charges sont déjà énormes et il ne faut pas les grossir
outre mesure.
Vous auriez peut-être à examiner si les promenades qu'on ferait à ce jardin ne
nuiraient pas à la régularité des exercices du Patronage, où tout est calculé
et où la répétition habituelle des mêmes moyens favorise la discipline et même
l'assiduité des jeunes gens. Si on va souvent au jardin, on peut craindre cet
inconvénient; si on y va rarement, on peut se demander si la dépense d'achat,
d'installation et d'entretien sera suffisamment motivée. Pesez ces raisons et
passez outre si vous n'y voyez rien qui doive vous arrêter.
Adieu, bien cher ami, je vous embrasse ainsi que vos frères, notamment le cher
f. Marcaire qui s'est trouvé un peu plus chargé durant la retraite.
Votre affectionné ami et Père
Le Prevost
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