Nouvelles des Œuvres et des frères. Difficultés pour les
supérieurs dès qu'un changement s'avère nécessaire: "les changements ont toujours quelque inconvénient et ne
se font pas sans quelque embarras souvent." Le Noviciat de Chaville
"se façonne peu à peu".
Vaugirard, 14
juillet 1863
Bien cher ami et fils en N.S.,
Notre cher f. M. Rémond m'a informé, comme vous l'aviez fait vous-même, des
difficultés qu'il rencontre dans ses emplois. Je chercherai les moyens de le
remplacer de concert avec nos ff. du Conseil, et je tâcherai, par ce
changement, de vous donner contentement ainsi qu'à lui. Les changements ont
toujours quelque inconvénient et ne se font pas sans quelque embarras bien
souvent; dès que je verrai un moyen de vous donner satisfaction, je ne le
négligerai point.
Je vous remercie des renseignements que vous m'avez donnés sur les frères
laboureurs établis à St Riquier; j'ai transmis ces détails à ceux
qui me les avaient demandés.
M. Planchat m'a dit qu'en ensemble vous étiez content de la marche de vos
œuvres, que votre nouveau jardin vous donnait des moyens de plus pour attirer
et encourager vos enfants. Je prie Dieu de vous continuer son appui et de donner
succès à vos constants efforts.
Nous n'avons rien de neuf ici. On vous a dit que nous n'avions point gardé M.
Cathelin sur lequel divers rapports inquiétants nous avaient été faits. M.
Désiré Vermelle, que vous aviez pris chez vous à l'essai, va bien; il est parfois
impatient et un peu rude avec les enfants, mais il travaille sincèrement à
dominer ce penchant à l'emportement.
Le petit établissement de Chaville se façonne peu à peu, c'est une œuvre
sérieuse qui ne se complétera qu'avec longueur de temps. Les bâtiments ne sont
pas encore achevés; vous savez par vous-même combien on a de peine à renvoyer
des ouvriers une fois installés dans une entreprise.
Je ne vous rappelle point la neuvaine que nous faisons en ce temps pour la fête
de St Vincent de Paul. Nous remettons la solennité à mardi; toute la
maison et nos autres frères iront à Chaville où nous ferons la fête pour cette
fois.
Adieu, mon bien bon ami, il y a longtemps que vous n'êtes venu à Paris,
j'espère que quelque bonne occasion nous donnera la satisfaction de vous voir.
Je vous embrasse cordialement en N.S.
Votre ami et
Père
Le Prevost
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