MLP. souffre d'une indisposition sans gravité. Mouvement
de personnel.
Vaugirard, 18
décembre 1863
Fête de
l'attente de la T. Ste
Vierge
Mon bon frère Caille,
Notre très honoré Père, trop souffrant, pour un peu longtemps peut-être,
(recommandez-le bien à toutes les prières possibles) pour vous écrire lui-même
comme il l'aurait voulu, me charge de vous témoigner toute sa joie et toute sa
reconnaissance pour la générosité avec laquelle vous vous êtes sacrifié au bien
de la pauvre maison d'Arras.
De notre côté, nous faisons un vrai sacrifice en vous envoyant de suite, les
yeux fermés sur les besoins de notre atelier de cordonnerie, le jeune Séruzier,
porteur du présent message, jeune homme intelligent, de bonne tenue et vraiment
désireux de faire un peu de bien. Sans doute, nous voudrions que ce cher enfant
ait 20 ans au lieu de 16, mais le bon f. Marcaire le guidera charitablement;
pour le spirituel, qui chez lui est droit et solide, M. l'abbé Mangot le
soutiendra et perfectionnera; tout ira donc bien pour le mois que ce jeune
homme doit passer à Amiens.
Nous pensons, en effet, qu'au bout de ce temps M. Mitouard sera suffisamment
remis pour aborder son importante tâche d'Arras. Lui seul, et non également
bien M. Léon Guichard, pourra suffire à cette tâche et préparer à M. Sadron la
possibilité d'un repos à Vaugirard. Allard ne peut en ce moment quitter
l'atelier des bronzes.
Tout à vous, mon bon frère, et à M. Marcaire, dans les Cœurs de J. et de Marie
et de Joseph, attendant tous deux la naissance du divin Enfant.
l'abbé Planchat
P. S.
Notre bon Père, en échange de vos prières, offrira pour vous ses souffrances.
Mon indisposition, bien cher ami, n'a rien, je pense, de dangereux (ce sont
seulement des hémorroïdes assez violentes pour être fort incommodes et
douloureuses).
Je vous embrasse affectueusement ainsi que nos frères.
Votre ami et Père
Le Prevost
Mille respects à M. l'abbé Mangot, c'est une joie pour moi de le voir de
nouveau veiller sur vous.
19 décembre. Je viens de recevoir votre lettre d'hier; vous faites très bien de
ménager M. Mitouard, laissez-le se remettre avant de songer à l'envoyer à
Arras; avec M. Léon [Guichard], M. Halluin peut prendre mieux patience; je vous
sais bien bon gré, ainsi qu'à mon f. Marcaire, de l'empressement que vous avez
mis l'un et l'autre à secourir M. Halluin, malgré la gêne que vous en deviez
trouver. Assurez M. Marcaire de mes sentiments affectueux, bon souvenir aussi à
M. Mitouard, je suis heureux du bien que vous me dites de lui.
Je bénis Dieu aussi de tout le bien qui se fait dans nos chères œuvres
d'Amiens.
Votre dévoué ami et Père
Le Prevost
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