MLP. se félicite de l'aide apportée à nos Œuvres par les
Jésuites, tant à Amiens, à Arras qu'à Vaugirard. Les cérémonies
de Noël ont été très suivies. Toujours la délicate question du mouvement de
personnel.
Vaugirard, 30
décembre 1863
Mercredi dans
l'Octave de Noël et de St Jean
Très cher fils en N.S.,
Béni soit le bon Dieu de l'admirable moisson qu'il lui a plu de faire dans le
champ de notre œuvre d'Amiens. Tout est, du reste, à espérer de sa miséricorde
quand il envoie pour les âmes confiées à nos soins des ouvriers tels que les
pp. Jésuites, et quand il leur inspire un dévouement aussi entier dans son
action que délicat dans ses formes. Ce vénérable p. Guidée assistant à votre
soirée pour les écoles du soir n'était-ce pas le prélude des bénédictions
répandues sur votre retraite? N'oubliez pas, très cher fils, d'être à
l'occasion l'interprète de ma vive et profonde reconnaissance envers ces bons
Pères. Partout, à Vaugirard et à Arras, comme à Amiens, nous les trouvons prêts
à nous assister spirituellement et à nous encourager aimablement. Le p. Recteur
de Vaugirard et deux de ses principaux assistants participaient hier à nos
réjouissances de la St Jean.
Vos bonnes prières m'ont obtenu assez de mieux pour supporter la fatigue de
ces réceptions (30 convives, dont deux curés) et de ces
divertissements. Une pièce chrétienne, dont le héros était St Jean,
a été exécutée avec un bonheur inespéré.
Il n'y a pas eu, comme à Amiens, de retraite dans nos œuvres de Paris.
Cependant, Noël nous a donné partout des résultats consolants. A Nazareth, à
Grenelle, à St-Charles et même à Charonne, chapelles combles à la
messe de minuit. A Grenelle et à Nazareth, plus de 500 communions, à Charonne
184 communions d'apprentis ou de jeunes ouvriers, 30 de parents dont la moitié
retardataires. Priez pour la confirmation que Mgr Buquet doit donner
dans le courant de janvier à Ste-Anne de Charonne. Remerciez Dieu avec
nous de ce que M. Jean Gauffriau est enfin sous-diacre. A Metz, retraite comme
à Amiens, couronnée du même succès. A Arras, communion presque générale à la
messe de minuit, après le beau succès de la retraite de l'Immaculée Conception.
Gloire donc et reconnaissance à Dieu, profond anéantissement de nous-mêmes et
abandon plein de confiance à Jésus-Enfant, par la médiation de Marie et de
Joseph, ses fidèles adorateurs en l'étable.
M. Léon [Guichard], j'en suis convaincu, n'a rien fait que du consentement et
au fond selon le désir de M. Halluin, et dans la vue de soulager M. Marcaire
qui, dans le fait, avait besoin de l'être. Il eût peut-être mieux fait de s'y
rendre deux jours plus tôt et de m'écrire, mais un défaut de prévoyance et de
calcul n'altère pas la simplicité de son bon vouloir. M. Halluin nous avait
bien positivement écrit que tout son monde à peu près était malade, il avait et
il a encore, comme en fait foi sa lettre de St Jean, le plus grand
besoin d'aide, mais il a été déconcerté de ne pas recevoir M. Mitouard qui lui
était annoncé. Malgré tout, ne lui envoyez ce bon frère que quand il sera
complètement remis.
Tous les ff. de Paris se transportent en esprit à Amiens pour y embrasser
chacun des frères de N.D. de Bon Secours, sans oublier le jeune Séruzier;
chacun de vous aura sa part dans les communions de vendredi [1er
jour de l'an].
Votre ami et Père
Le Prevost
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