A propos d'une prochaine visite du père Lantiez à Arras. La St-François de Sales à Vaugirard. Baptême d'un
jeune protestant. Communion fraternelle dans la prière.
Vaugirard, 26
janvier 1864
Monsieur et bien cher frère en N.S.,
Vous devez être étonné de n'avoir pas encore eu la visite de M. Lantiez. Si
vous jugiez sa présence immédiate tout à fait utile, il s'échapperait à
l'instant même de Grenelle. Si vous ne voyez pas d'inconvénient à ce que ce bon
p. Lantiez diffère sa visite chez vous de deux ou trois semaines, l'expédition
de ses affaires personnelles s'en trouverait mieux.
Nous aimerions n'être pas trop longtemps sans nouvelles de M. Sadron. Sa santé
se remet-elle? Les soins maternels que le bon M. Mitouard donne à nos chers
petits écoliers d'Arras sont-ils bien combinés de façon à ne pas trop gêner la
discipline et à ne pas contrarier les mouvements de M. Sadron? Notre p.
Supérieur vous a écrit, je crois, qu'il lui paraissait convenable,
provisoirement du moins, de laisser à M. Sadron la conduite de l'ensemble chez
les écoliers.
La fête de St François de Sales, cet aimable patron de la Communauté, sera
marquée à Vaugirard par le baptême de deux élèves, dont l'un protestant
Genevois, âgé de 16 ans, envoyé exprès par le Curé de l'Immaculée Conception de
Genève pour se préparer à son abjuration. Nous vous recommandons nos deux
catéchumènes, ainsi qu'un pauvre petit de la maison, depuis plusieurs semaines
à l'agonie, et ne pouvant achever de mourir. Enfin, je vous recommande la Confirmation que
viendra donner dimanche prochain, au patronage Ste-Anne, Mgr
Buquet, le protecteur de notre petite Communauté dès l'origine.
Nous aimerons à recevoir bientôt de vous une sorte de petit journal de ce qui
s'est passé à Arras depuis Noël, et notamment le récit de votre petite fête de
St François de Sales. J'ai touché, du grand-père de Germain, 30f pour les mois de janvier et
de février. Je les ai remis à M. Emile [Beauvais].
Tout à vous dans les Sacrés Cœurs
l'abbé Planchat
Je n'ajoute rien à la lettre de notre cher abbé Planchat, sinon les nouvelles
assurances de ma vive affection pour vous, cher Monsieur l'abbé, et pour toute
votre maison. Dites bien à nos frères que je n'en oublie aucun dans mes
prières. J'ai reçu avec plaisir leurs lettres toutes cordiales et toutes
pleines d'excellentes dispositions, elles m'ont été une vraie consolation.
Votre ami et Père en N.S.
Le Prevost
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