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Jean-Léon Le Prevost
Lettres

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  • Lettres 901 - 1000 (1865 - 1866)
    • 938-1  à Mgr Angebault
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938-1  à Mgr Angebault

Projet d'établir à Angers une œuvre pour de jeunes ouvriers. Pour remplacer "l'appui de la famille absente ou incompétente". Etablir un Orphelinat pourrait aussi être envisagé. Conditions nécessaires pour bien poser les fondations. Mais le développement de la Congrégation est "de beaucoup la plus intéressante de nos Œuvres".

 

Vaugirard, 20 avril 1864

            Monseigneur et vénéré Père,

     Je suis, avec tous les nôtres, profondément touché de l'aimable et paternelle bonté avec laquelle vous avez bien voulu vous occuper du projet d'établissement d'une petite colonie de notre Congrégation dans votre ville épiscopale357; le désir de nous trouver enfin tout près de vous serait assurément la raison la plus forte pour nous porter à la réalisation de cette pensée. Elle reste néanmoins encore peu précise dans notre esprit à cause de l'incertitude absolue où nous sommes sur la nature de l'œuvre que nous pourrions établir et surtout qu'on souhaiterait nous voir établir pour répondre aux besoins les plus pressants du pays.

            Pour ce qui nous regarde, il me semble qu'en résumant bien nos forces, il ne nous serait pas absolument impossible de commencer à Angers ou ailleurs un établissement modeste d'abord et susceptible de prendre successivement quelque développement. L'œuvre que nous aimerions le mieux entreprendre serait une œuvre de protection ou patronage des jeunes ouvriers, soit de passage à Angers pour s'y perfectionner dans la connaissance de leur état, soit dépourvus de famille et manquant conséquemment de direction, de surveillance et d'appui. Donner un asile honnête à tous ceux qui auraient l'attrait de vivre près de nous et sous nos yeux, attirer les autres à des réunions, exercices et délassements pour trouver dans nos rapports avec eux l'occasion d'exercer sur eux quelque influence morale, religieuse, paternelle et de remplacer, en un mot, l'appui de la famille absente ou incompétente, tel serait, à notre avis, un des meilleurs moyens d'être utiles à la classe ouvrière au moment le plus critique de la carrière de l'ouvrier. Nous avons à Paris une œuvre de ce genre qui opère un grand bien.

            Si un pareil établissement était peu goûté ou peu compris à Angers, nous pourrions y commencer un orphelinat.

            Mais, soit pour cette dernière œuvre, soit pour la première, nous ne saurions y songer sans avoir quelques données sur les ressources et moyens qu'on entreverrait, soit pour les établir, soit pour les soutenir. S'il s'agissait d'une œuvre de jeunes ouvriers, pourrait-on former une commission d'hommes bien posés qui s'en constituassent les protecteurs, lui créassent des ressources, lui assurassent un ferme appui? Si on devait au contraire faire un orphelinat, quels enfants devraient y être reçus, enfants du département ou de la ville, placés par les protecteurs ou des parents ou bien par l'administration? Quels seraient en l'un ou l'autre cas les moyens de faire subsister l'établissement? Eloignés d'Angers, sans lumières sur ces points essentiels, nous ne faisons nulle avance, non assurément par indifférence, mais par défaut d'incitation suffisante pour nous déterminer à une démarche quelconque. Peut-être auriez-vous, Monseigneur, quelque indication et surtout quelques avis à nous donner.

            A un autre point de vue encore, nous sommes en incertitude; nous devons particulièrement souhaiter de nous porter du côté où nous pourrions espérer quelques vocations car la fondation et le développement de notre petite Congrégation est de beaucoup la plus intéressante de nos œuvres; l'Anjou serait-il pour cela un sol favorable et de bonne espérance?

            Je ne m'excuse pas, Monseigneur, de tant de détails et de questions multipliées, notre petite famille est vôtre, vous nous avez, dès longtemps, adoptés pour vos enfants, nous n'avons garde de l'oublier.

            Veuillez agréer, Monseigneur, l'hommage du profond respect de

            Votre humble serviteur et fils en N.S.

                                                                                             Le Prevost

 

 





357 C'est le 6 mai 1865 que les Frères de St-Vincent-de-Paul prirent la direction du patronage de Notre-Dame des Champs, à Angers.





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