A propos de futures vocations, MLP. se montre réservé
devant la jeunesse de l'un ou de l'autre. Bien les
suivre spirituellement avant toute décision les concernant.
Vaugirard, ce
10 mai 1864
Bien cher ami et fils en N.S.,
Je m'empresse de répondre à votre bonne lettre et à toutes les demandes qu'elle
renferme.
J'ai beaucoup regretté de ne pouvoir plus tôt vous envoyer le frère qui vous
avait été annoncé; ce retard a été occasionné par l'absence prolongée de M.
Mitouard qui s'était rendu auprès de sa mère malade. Je l'attends à la fin de
la semaine; son retour me mettra en mesure de donner le remplaçant promis au
jeune Séruzier, lequel reviendra prendre l'air de Vaugirard.
Je ne me rappelle aucunement que m'ayez déjà parlé d'un jeune Dubois qui, me
dites-vous, doit se rendre auprès de vous mercredi; du moins mes souvenirs n'en
ont rien conservé. A l'occasion, je vous prierai donc de me donner sur lui
quelques renseignements.
Quant au jeune Bulot, il me semble encore bien jeune, le parti le plus sage et
le plus convenable en ce moment, vis-à-vis de cet enfant, me paraît donc être
que vous le conserviez auprès de vous, entretenant et développant ses bonnes
dispositions. Si elles se maintiennent, nous verrons plus tard ce qu'il
conviendra de faire et quand il sera utile de le faire venir ici.
Je n'ai rien à vous dire du jeune Batton, puisque la détermination de ses
parents l'empêche de prendre aucun parti avant son tirage au sort.
Je vous charge de mes tendresses pour nos bons frères dont j'aime à encourager
les excellentes dispositions.
Quant à vous, cher bon ami et fils en N.S., vous connaissez depuis longtemps
les sentiments de ma vieille amitié dont c'est pour mon cœur une douce joie de
vous renouveler la bien vive expression.
Votre affectionné ami et Père
Le Prevost
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