Témoignage d'affection et d'intérêt pour l'œuvre de Metz. Jugement sur le frère
Guillot :"ce n'est pas un esprit vif, mais c'est
un homme de foi, de conscience, de dévouement."
27 mai 1864
Je ne veux point, mon bien bon ami, laisser partir la lettre du f. Georges [de
Lauriston] sans y joindre deux mots d'affection et de bon souvenir, avec les
nouvelles assurances de tout l'intérêt avec lequel nous suivons les faits qui
concernent vous et vos œuvres.
J'ai été un peu peiné que M. Jean [Gauffriau] n'ait pas senti que c'était à lui
de m'annoncer l'heureux événement de son ordination et de sa première messe; il
y avait là, ce me semble, un sentiment et un devoir. J'espère que les grâces de
l'ordination lui auront apporté tout ce que son nouvel état demandera d'esprit
de religion, de gravité, de zèle et d'abnégation; Dieu est si bon et si
généreux pour ceux qui se donnent à Lui!
Je crois que vous serez de plus en plus content de M. Guillot à mesure que vous
le pratiquerez davantage; il faut tenir compte des difficultés de toute
initiation à des emplois, à des situations, à des relations nouvelles; ce n'est
pas d'ailleurs un esprit vif et qui saisisse les choses instantanément; mais,
une fois entré dans un travail, dans une charge quelconque, il y apporte
intelligence, application et invariable dévouement. Retenez donc un peu votre
impatience, prenez-le doucement, vous aurez sa confiance et assurément son bon
vouloir et sa docilité; c'est un homme de foi, de conscience et de dévouement.
Adieu, bien cher ami, embrassez nos frères et croyez vous-même à tous mes
sentiments tendrement dévoués en N.S.
Le Prevost
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